Nous avons à faire à une harangue, livrée dans son intégralité dans un chapitre qui lui est spécialement dédié. L'auteur résume donc ici par l'intermédiaire de Janotus de Bragmarde, la bêtise et la suffisance qu'il accorde à la Sorbonne. Il attribut donc à ce personnage des paroles démesurées. Et cette démesure (négative) qui s'inscrit dans le contenu du discours, s'inscrit aussi dans la forme de la harangue.
[...] Ce passage se situe après que Gargantua eut emprunté les cloches de Notre-Dame. Comme son titre l'indique nous avons à faire à une harangue, livrée dans son intégralité dans un chapitre qui lui est spécialement dédié. Elle est formulée par un émissaire devant des auditeurs disposés à écouter. Ce personnage se nomme Janetus et il vient réclamer les cloches dans un état un peu éméché. Développement : L'auteur résume dans ce chapitre par l'intermédiaire de Janotus de Bragmarde, la bêtise et la suffisance qu'il accorde à la Sorbonne (on se souvient des différents que Rabelais avait avec la Sorbonne). [...]
[...] Il attribut donc à ce personnage des paroles démesurées. Et cette démesure (négative) qui s'inscrit dans le contenu du discours, s'inscrit aussi dans la forme de la harangue. L'enjeu critique La harangue Cette harangue (une harangue c'est généralement un discours qui est fait à une assemblée pour une personne élevée en dignité ; mais ici cela désigne plutôt un discours ennuyeux, une longue remontrance) a un enjeu critique. Celui de montrer le danger que peut représenter un usage détourné de la parole, car ici nous sommes en présence d'un discours très décousu et ambiguë. [...]
[...] Conclusion Pour conclure nous pouvons dire que l'incompétence linguistique du personnage est radicale, mais sous cette naïveté nous voyons une critique frappante des théologiens de la Sorbonne. C'est pourquoi Rabelais à choisit une forme de discours qui se situe aux antipodes de l'humanisme. La bêtise déshumanise, car elle détache la parole de la raison. Cette harangue se verra répondre par une autre dans le chapitre 31, formée par le camp opposé. Avant même ce discours Gargantua a décidé de rendre les cloches, c'est donc un discours parfaitement gratuit et inutile. Mais Janetus est un personnage burlesque et son discours et une joyeuse farce. [...]
[...] Nous avons ainsi à la page 177 Ego occidi unum porcum, et ego habet bon vino ou habet est employé alors que l'accord juste serait habeo, et vino alors que cela devrait être vinum. Il mélange également le français au latin avec le mot bon vino. Il utilisation aussi un peu plus bas ce qu'on appelle le latin de cuisine : c'est un latin utilisé par une certaine catégorie de personne qui, ne trouvant pas toujours le mot propre, farcissait son latin de mots dérobés à celui des marmitons et des souillards. Ici nous en avons l'exemple avec page 177 Voulez-vous aussi des pardons ? [...]
[...] Par Dieu vous en aurez et ne payerez rien ! II- Le langage a)Le langage savant L'auteur dans ce chapitre 19 s'amuse (si on peut le dire ainsi) à introduire un langage savant dans un discours trivial, d'une grande simplicité. Donc les mots employés dans un langage soutenu deviennent étranges et même comiques. C'est ainsi que Rabelais utilise un jargon scolastique (enseignement de la philosophie et de la théologie) pour parler des cloches que Janotus est venu demander, page 175 les vouloient achapter pour la substantificque qualité de la complexion elementaire que est intronificquée (intronisée) en la terresterité (la qualité terrestre) de leur nature quiddittive (l'essence) pour extraneizer (éloigner) les halotz (de la lune) et les turbines (les tourbillons) suz noz vignes L'irruption du latin En plus de ce langage savant, le latin fait une irruption appuyée dans ce chapitre. [...]
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