Le recueil de poèmes Les Contemplations, de Victor Hugo, a été écrit dans les années 1850, puis publié en 1856. Ce recueil est antidaté, car Hugo voulait lui donner l'apparence d'un journal. Cet ouvrage se divise donc en deux parties de trois livres chacune : la partie « Autrefois » (1830-1843) comprend les livres « Aurore », « L'âme en fleur », et « Les luttes et les rêves ». La deuxième partie est intitulée « Aujourd'hui », au sein de laquelle on trouve « Pauca meae », « En marche » et « Au bord de l'infini ». Le recueil tourne autour de la mort de Léopoldine, la partie « Aujourd'hui » semblerait s'appuyer sur le deuil de sa fille. D'ailleurs, Hugo conclut sa préface en justifiant ces deux parties : « Un abîme les sépare, le tombeau ».
Le poème « A quoi songeaient les deux cavaliers dans la forêt » se situe au début du livre Pauca meae, on se situe donc dans la phase de deuil d'Hugo. Mais rappelons aussi que le poème a été composé en octobre 1853. Et c'est après deux voyages sur le bord du Rhin, 1839 et 1840, que Victor Hugo subit l'influence allemande. C'est pourquoi on retrouve dans le poème le rythme et l'atmosphère d'une ballade germanique. A ce titre on peut penser au Roi des Aulnes de Goethe ou la Lenor de Bürger. Dans le poème de Victor Hugo, on pourrait donc s'interroger sur la façon dont cette ballade envisage une réflexion poétique sur la mort, le deuil à travers le monologue intérieur d'un poète introduit et en relation étroite avec la nature, les facteurs naturels. Ainsi, cette ballade semblerait utiliser la nature pour introduire un poète en contradiction avec lui-même, pour ensuite être amené à « dialoguer » avec lui de manière à réfléchir sur lui-même. Enfin, la parole du poète dépasse ce simple dialogue pour mener à bien un discours poétique sur la mort, le deuil, qui est quelque chose d'universel.
[...] Mais cette question du double se mettre au service d'une parole poétique, universelle, elle est l'expérience du deuil. L'impuissance de l'homme face à un tel événement. Et la nature, l'ordre des choses apparaît comme une contribution à réunifier le poète, l'être traversant cette épreuve connue de tous. Cette ballade se manifeste ainsi dans toute sa force, en liant le visuel et le sonore pour appuyer au discours du poète un véritable langage poétique. La force de la poésie doit permettre de réunifier, de se reconstruire. [...]
[...] Le rapport à la nature semble aurait tendance à réunifier la double conscience du poète : on ne trouve pas dans vers ci Hermann et je mais nos D'ailleurs là encore le verbe galopaient rend compte de la progression du poète dans la réconciliation avec lui-même. Puis au vers suivant, ce n'est plus nos mais le vent qui est placé en position tonique. On a semble-t-il une alternance entre la parole de l'homme double et la parole de la nature. De même cette idée se renforce par la personnalisation de la nature. [...]
[...] quoi songeaient les deux cavaliers dans la forêt», Les Contemplations, Victor Hugo Introduction Le recueil de poèmes Les contemplations, de Victor Hugo, a été écrit dans les années 1850, puis publié en 1856. Ce recueil est antidaté, car Hugo voulait y donner l'apparence d'un journal. Cet ouvrage se divise donc en deux parties de rois livres chacune : la partie Autrefois (1830- 1843) comprend les livres Aurore L'âme en fleur et Les luttes et les rêves La deuxième partie est intitulée Aujourd'hui au sein de laquelle on trouve Pauca meae En marche et Au bord de l'infini Le recueil tourne autour de la mort de Léopoldine où la partie aujourd'hui semblerait s'appuyer sur le deuil de sa fille. [...]
[...] Il y a là une idée de dualité de la figure du poète, car Hermann est associé à une ombre. De même on remarque que le vers 2 terminé par ombre qui caractérise Hermann- rime avec ombre du vers 1. Le personnage d'Hermann semble donc être sous le signe du pessimisme, ce côté sombre. Il s'agirait d'introduire par la nature qui porte la connotation du romantisme allemand, un poète divisé entre un idéal et lui-même, ou entre son côté positif et négatif. [...]
[...] Au vers les deux hémistiches semblent être construits en écho : la nuit était fort noire on note l'adverbe d'intensité fort de même dans le deuxième hémistiche où la forêt était très sombre on retrouve un adverbe d'intensité très qui met en valeur les adjectifs attributs. On s'ancre dès le 1er vers dans une atmosphère où la nature apparaît oppressante. Mais pour exprimer la figure du poète, Hugo semble se servir de l'influence allemande, pays où le romantisme est né. [...]
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