Ce second extrait du chant Misères est la suite immédiate du premier. D'Aubigné reprend la parole pour expliquer son dessein ; il se lance dans un tableau pathétique de la France, déchirée par les deux partis religieux, à travers l'image d'une mère déchirée par ses enfants.
[...] Il évoque beaucoup la poitrine où se trouve le lait qui entraîne le combat des enfants dont le champ est la mère Cela accentue la dureté du combat qui déchire la mère, son corps et plus précisément sa poitrine. B. Le réalisme des détails Entre les vers 3 et il y a beaucoup d'allitérations en d et en t Aux vers 9 et 10, l'auteur évoque le combat de façon abstraite. Plus loin dans le poème, les images et les sons deviennent de plus en plus précis. [...]
[...] Ce poème est une longue métaphore où l'on comprend que chaque personnage correspond à une chose précise (la mère représente la France, Esaü les catholiques et Jacob les protestants). Le choix de la métaphore frappe le lecteur, car le fait qu'une mère ait ses deux enfants dans les bras, on attend une scène attendrissante, mais au lieu de cela on assiste à un combat entre les deux enfants. On comprend que les enfants se battent sans arme, comme s'ils se chamaillaient. L'auteur insiste donc sur le réalisme du combat et sur la raison de ce combat 8). [...]
[...] Esaü vient agir contre la nature. Il porte aussi un jugement en faisant intervenir la mère. Dès le vers il la décrit comme affligée Aux vers 21 et 22, le mot douleur est répété. On est dans le registre pathétique. Il y a le choix du discours direct qui donne beaucoup plus de force à ses paroles. A travers ses paroles, c'est Agrippa d'Aubigné qui s'exprime. Elles sont violentes et vont à la hauteur du combat que se sont livré les enfants. [...]
[...] La présence de l'auteur se fait sentir par la composition de l'œuvre. Il décrit Esaü comme étant le responsable du combat. Après avoir dénigré Esaü, il fait rentrer Jacob en scène au vers 11 qui apparaît comme en légitime défense. On voit que l'auteur veut justifier la riposte de Jacob (protestants) aux vers 13 et 14. Il y a un contre-rejet qui insiste sur les mots juste et rendre Il réagit en temps que victime. Le choix des adjectifs est déterminant lors des présentations. [...]
[...] Quand, pressant à son sein d'un amour maternel Celui qui a le droit et la juste querelle, Elle veut le sauver, l'autre qui n'est pas las14 Viole en le poursuivant l'asile de ses bras. Adonc se perd le lait, le suc de sa poitrine ; Puis, aux derniers abois de sa prochaine ruine, Elle dit : Vous avez, félons15 ensanglanté Le sein qui vous nourrit et qui vous a portés ; Or vivez de venin, sanglante géniture16, Je n'ai plus que du sang pour votre nourriture. 1. Sous les traits d'une mère. - 2. Le lot, la part ; la nature donne aux deux enfants la même part du lait maternel. 3. [...]
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