Le thème central est la passion amoureuse et le verbe « aimer » est omniprésent :
- champ lexical : « amour » répété plusieurs fois : « aimer ». « à l'amour enflammer ».
- Il y a bien sur aussi la métaphore filée de la passion amoureuse par l'image de la mer qui permet ainsi à tout le texte de parler de l'amour, celle-ci à plusieurs niveaux :
• la mer dangereuse comme la passion dans les deux quatrains « orage », « l'on s'abîme », « naufrage », « souffre »
• la mer comme eau contre la métaphore du feu de la passion.
Il y a donc un glissement du sens de mer et donc du sens de la métaphore au fil du poème
Le verbe « aimer » est omniprésent par tous les jeux sonores et visuels. En particulier par les paronomases. Dans « mer » il y a « aimer », « amère », la « mer », « enflammer », la « mère de l'amour ». C'est le verbe « aimer » qui se dissémine dans tout le poème.
[...] - La métaphore la plus présente ici pour peindre la passion amoureuse est la mer déchaînée, la tempête. La mer est ici l'image de la violence : orage la douleur maux de la tempête qui conduit à la mort : l'on s'abîme naufrage - Cela passe aussi par la métaphore du feu qui consume le sujet amoureux : brasier brûle douloureux - On le voit aussi par les rimes : mise en relief des rimes amoureux douloureux - Enfin, et c'est le plus intéressant, cette association de l'amour et de la mort passe par l'image du renversement si chère au baroque puisque la vie aussi se renversera par la mort ; ce qu'on voit par le travail de renversement du texte entre les deux quatrains, l'amour et la mer et dans les deux tercets, l'amour est le feu que l'eau pourrait éteindre. [...]
[...] En effet on peut lire le sonnet comme un sonnet amoureux dont le but est de séduire une femme et le début du poème serait une préparation originale de l'argumentation, originale, car particulièrement mouvementée. On remarque en effet la volta (on appelle volta justement ce retournement qu'on trouve en général dans le dernier tercet d'un sonnet. C'est souvent la clarification de la démarche argumentative du sonnet) des tercets. On passe à l'adresse directe à la destinataire : ton je mes Ainsi, le poète se présente comme amoureux et souffrant. [...]
[...] Marbeuf travaille ici ce qu'on appelle la motivation des métaphores. Celles-ci ne sont pas plaquées, mais véritablement motivées par des associations presque matérielles. Ainsi à la fin, on retrouve la même motivation qu'au début. Le feu, lui devenu synonyme d'amour est donc lui-même à la fois opposé à l'eau qui peut l'éteindre, et en même temps associé, fusionne avec l'amour. Ainsi, l'eau et le feu fusionnent puisqu'ils sont tous les deux les métaphores pour designer l'amour. C'est le verbe ici qui opère cette alchimie, le poème parvient a créer cette image impossible celle illusion de la représentation : un feu qui est la mer. [...]
[...] D'ailleurs, cette mise au monde de l'amour perpétuel se joue aussi dans la fusion entre la mer et le feu, car on sait que depuis l'antiquité le feu est associé à l'homme et l'eau à la femme par la fusion entre ces deux éléments opposés. C'est ici l'union amoureuse qui est peinte et accomplie. Ainsi, ce poème qui emporte le lecteur en devenant presque lui-même une vague, une tempête, parvient à peindre l'amour par une illusion troublante : l'amour est la mer et le feu ce mouvement perpétuel. Ce poème est donc un magnifique trompe-l'œil qui nous fait voir la vie comme résultat de la mort. [...]
[...] II) La glorification de l'amour La passion est une élection On a là une conception précieuse de l'amour. Aimer est un acte héroïque, courageux. C'est ce danger qu'est prêt à affronter l'homme. (Cela annonce un peu le Romantisme). - On remarque en effet une sorte de mépris à l'égard de ceux qui se refusent à aimer. C'est ainsi qu'on peut comprendre les relatives périphrastiques du second quatrain reprises en anaphore celui qui En effet c'est une formulation que vise à critiquer le manque d'audace de certains. [...]
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