L'esthétique de La Fontaine consiste en un renouvellement du genre de la fable, par rapport à ses devanciers qui se contentaient d'un récit simple et dépouillé, tout orienté vers la morale. La Fontaine, lui, cherche à « instruire et plaire », et affirme dans Le pâtre et le lion : « une morale nue apporte de l'ennui, le conte fait passer le précepte avec lui ». La Fontaine fait donc véritablement œuvre de conteur.
Dès le titre est posé le principe fondateur de la fable, à savoir le principe de l'allégorie : en parlant du monde animal, La Fontaine parlera du monde humain, créant un système de relations entre deux mondes : « les obsèques » est un terme qui ne s'applique qu'au monde humain, tandis que « Lionne » permet une personnification de l'animal.
Tout le plaisir du lecteur consiste à chercher et à éclaircir le sens de l'allégorie : sous chaque réalité animale, que veut dire le conteur du monde des humains ?
[...] Transition : Mais cette caractéristique plaisante et agréable de la fiction est justement ce qui permet à La Fontaine de se concilier l'attention et la bienveillance du lecteur afin de le faire réfléchir sur lui-même et sur la nature humaine. II. Cette fable présente aussi une fonction critique, visant à faire réfléchir le lecteur On note une véritable polyphonie des moralités, dans la mesure ou La Fontaine mêle et superpose de manière complexe plusieurs niveaux de réflexion ; Tout d'abord, il reprend et transmet, la morale héritée de son devancier Abstémius, dans les derniers vers : morale adressée de manière directe au lecteur et qui grâce aux impératifs flattez-les amusez-les suggère la nécessité de la flatterie pour survivre dans un monde sans foi ni loi et déjouer l'indignation du puissant. [...]
[...] La Fontaine semble suggérer que le roi est lui-même victime de l'étiquette et des flatteurs puisqu'il ne rencontre sur son passage que mensonges et hypocrisies –c'est souvent le lot des hommes de pouvoir- : condoléances qui sont surcroît d'affliction au vers 5. -Au vers 26, le verbe étrangler semble suggérer que les intrigues de cour se succèdent : le monde est cruel, les calomnies se répandent, les partis se développent, certaines têtes tombent et certains se font manger. -Au vers 30, l'allusion à la colère du roi est finalement atténuée par la référence au roi connu pour sa sagesse et admirable en bien des points Salomon -Le discours du Lion permet à La Fontaine de suggérer que le Roi est ici crédule, car il croît un calomniateur. [...]
[...] À l'image de la fable en général ce discours est très travaillé, harmonieux dans ses sonorités, habile dans son argumentation indirecte. Pour une conclusion : Si Peau d'âne m'était conté, J'y prendrais un plaisir extrême. Le monde est vieux, dit-on, je le crois ; cependant Il le faut amuser encor comme un enfant La fontaine Le pouvoir des Fables Les obsèques de la lionne, La Fontaine La femme du Lion mourut : Aussitôt chacun accourut Pour s'acquitter envers le Prince De certains compliments de consolation, Qui sont surcroît d'affliction. [...]
[...] En quoi La Fontaine renouvelle-t-il le genre de la fable en cherchant à "instruire et plaire" dans la fable "Les obsèques de la lionne" ? La première fonction de cette fable est de divertir le lecteur L'esthétique de La Fontaine consiste en un renouvellement du genre de la fable, par rapport à ses devanciers qui se contentaient d'un récit simple et dépouillé, tout orienté vers la morale. La Fontaine, lui, cherche à instruire et plaire et affirme dans Le pâtre et le lion : une morale nue apporte de l'ennui, le conte fait passer le précepte avec lui La Fontaine fait donc véritablement œuvre de conteur. [...]
[...] (on remarque que ‘idée du piège est suggérée par la métaphore de l' appât Le fabuliste défend donc ici la vertu de prudence : on est parfois obligé de flatter. La morale reprise à son devancier est constamment débordée dans le récit par une satire explicite de la cour et des flatteurs Le fabuliste s'inscrit dans une tradition littéraire : on trouve des critiques des courtisans chez La Bruyère, La Rochefoucauld, Molière -Dès le début du récit, l'adverbe aussitôt suggère la rapidité et l'empressement des courtisans à venir se montrer à l'occasion des funérailles royales. [...]
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