Don Quichotte de la Manche, dans lequel s'affronte le fou "joueur déréglé du Même et de l'Auter", et le poète, " celui qui, au dessus des différence nommées et quotidiennement prévues, retrouve les parentés enfouies des choses, leurs similitudes dispersées. Ce "moderne" face à face de la poésie et de la folie favorise des jeux spéculaires qui distendent les cadres classiques et y introduisent pour la première fois l'homme, non plus seulement spectateur du théâtre du monde, mais sujet de la représentation.
[...] Mais avant tout, Cervantès démontre que le prologue sert à imiter les plus grands. Imiter chez Cervantès est une originalité. On cite non pas pour citer mais bien au contraire pour dépasser, pour aller au-delà. Il faut donc aller au-delà de l'invention. L'originalité est d'avoir placer lors de son prologue une discussion avec un ami sur le bon fonctionnement d'un prologue. Ici, Cervantès dépasse l'inventio pour aboutir au divertissement. En effet, selon Racine dans la préface de Bérénice, il dit : Plaire et toucher Pour Cervantès , cela ne peut passer que par le divertissement. [...]
[...] Il met en scène deux personnages : Don Quichotte, chevalier errant et son écuyer Sancho Panza. Tous deux s'élancent à l'aventure. Le but de Don Quichotte est de défaire les torts, secourir les veuves, défendre les demoiselles [ ] et de combattre des monstres imaginaires. L'auteur oppose le réel et l'imaginaire avec le concours des deux personnages. Son objectif est en fait de critiquer ouvertement les romans de chevaleries du XV, XVI, XVII èmes siècles, par les imitations de ceux du XII et XIII èmes siècles. [...]
[...] Par cet exemple, Cervantès conclut en donnant sa propre conception d'un prologue , en donnant une bonne définition du divertissement car le lecteur doit passer des larmes au rire sans que cela soit forcé. En conclusion, nous pouvons dire que Cervantès par un prologue avec une constitution bien étrange amorce déjà une poétique, un style d'écriture et tout un art qui se verra soit de manière volontaire comme au chapitre IX soit de façon plus subjective où le lecteur ne verra plus trop bien la frontière ente imaginaire et réel et peut donc ainsi succomber à la folie de Don Quichotte. [...]
[...] Cervantès ne s'arrête pas en si bon chemin . En effet,il se permet d'injecter dans des circonstances précises des pointes d'ironie qui ne peuvent être comprises que par un lecteur éclairé comme on peut le voir par l'exemple suivant : on ne vous coupera pas pour ce sujet la main avec laquelle vous l'avez écrit Cet exemple se situe par rapport à un fait historique dans le sens où Cervantès a perdu son bras gauche lors de la bataille de Lepate. [...]
[...] Peut on s'imaginer Don Quichotte comme le personnage le plus émérite ? Par la notion de prologue bien étrange, Cervantès arrive à capter l'attention du lecteur. En effet dans ce prologue Cervantès essaye d'inculquer aux lecteurs toutes un série de notions théoriques à l'encontre du roman passant par un verbe, une poétique à capter l'attention du lecteur oisif Cette attention est amenée par le fait que Cervantès apostrophe le lecteur : lecteur oisif ! Cette expression dénote bien l'attitude du lecteur au XVII ème siècle de prend pour véridique tout ce qui était indiqué dans un prologue sans pour autant qu'il réfléchisse au pourquoi et au comment. [...]
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