Un roi sans divertissement est un homme plein de misère, Un roi sans divertissement, Giono, pessimisme, fin de la guerre
Monsieur Giono,
Après la lecture attentive de votre dernier roman Un roi sans divertissement je suis contraint de vous faire part de mon incompréhension à la lecture de cette œuvre. Quel pessimisme vis-à-vis de l'homme ! Pourquoi une vision aussi spectaculaire de la mort ? Pensez-vous que nous autres, à la fin de la guerre avons envie de se plonger dans une lecture aussi sordide ?
[...] Vous laissez penser que le divertissement est la seule chose qui semble retenir l'homme à la vie. Je respècte votre hypothèse, selon laquelle l'homme est condamné par sa propre mort et cherche à repousser ce moment pourtant inévitable. Ils éprouvent alors une angoisse du temps qui passe et les pousse à accomplir des gestes extrèmes comme le meurtre (ou le suicide). Vous poussez la cruauté jusqu'à rabaissez l'homme au dessous de l'animal: effectivement celui-ci est dans l'obligation de tuer pour se nourrir, donc le meurtre est nécessaire à sa survie. [...]
[...] Il aurait donc également agi par égoïsme!!! Vous montrez également à quel point l'homme est incivilisé . Langlois il irait à l'église, se marierait pour assouvir un besoin de se divertir!!! Pour son mariage, Langlois ne choisit pas Sa femme, mais chargea son amie Saucisse de lui en trouver Vous sous-entendez aussi qu'ayant gouté l'ultime divertissement qu'est le meurtre, Langlois ne peut s'en contenter de moins forts. Mais vous ne vous contentez pas de montrer à quel point l'homme est cruel. [...]
[...] Outre la notion de mal qui est omniprésente dans votre livre, ce livre qui raconte au premier degré l'histoire d'un capitaine témoin d'une série de meurtre se revèle être un roman philosophique. Le mal est un thème prédominant dans ce livre. On peut le déceler dans la maladie qui a contaminé Langlois, après qu'il ait tué M.V est qui le ronge jusqu'à sa propre mort. Eneffet, on constate à travers le regard de ses connaissances que le Langlois avant l'affaire M.V était totalement différent du Langlois d'après son retour de congé, qui cherche à tout prix à éviter ses pulsions croissantes. [...]
[...] Vous considérez que la mort est le divertissement ultime . En prenant la nature a témoin, comme le hêtre au départ du roman, vous montrez la supériorité de la nature sur l'homme. En effet, avec notre conscience, sommes nous peut-être moins intelligent que l'herbe sur laquelle nous marchons par exemple, qui n'est pas dotée me semble-t'il d'une forme d'intelligence! Vous comparez le hêtre avec le dieu Apollon, qui est en plus le dieu de la lumière. Quelle contraste avec la noirceur de l'instinct humain que vous décrivez tout au long de votre livre!!! [...]
[...] Vous affirmez dans votre livre que l'homme est condamné par ce destin qui a fait de nous des animaux pensants. La condition de mortel nous oblige malgré notre bon fond (comme Langlois) à cet instinct bestial qui dirige nos actes. Tout ce que nous pourrions alors faire dans notre vie ne serait que pour attendre la mort? Dans le but ultime qu'est d'atteindre le dernier divertissement repoussé au fond de nous-même: le meurtre ou le suicide! Enfin, je me demande pourquoi faites-vous preuve de tant de pessimisme. [...]
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