Ce document présente une série de questions de type baccalauréat littéraire, suivies de leurs corrigés, sur "Les Liaisons dangereuses" de Choderlos de Laclos.
Extrait : "A l'instar de Cécile Volanges, la Présidente de Tourvel est l'une des principales victimes des Liaisons dangereuses ; néanmoins, à bien des égards, le naufrage particulièrement tragique que représentent les derniers mois ainsi que la mort de la Présidente apparaissent au lecteur bien pires que la déchéance de Cécile et son entrée au couvent à la fin du roman.
Rien pourtant au début des Liaisons dangereuses ne semblait prédisposer Mme de Tourvel à une fin aussi tragique. Lorsqu'il parle d'elle pour la première fois à la Marquise de Merteuil dans la lettre 5, Valmont la décrit comme une personne tranquille et pieuse : « Une messe chaque jour, quelques visites aux Pauvres du canton, des prières du matin au soir, des promenades solitaires, de pieux entretiens avec ma vieille tante. » Mariée au Président de Tourvel alors en voyage et âgée de vingt-deux ans, sa vie semblait en fait toute tracée. Mais c'est son jugement désastreux qui va provoquer sa longue déchéance : lorsqu'elle fait la connaissance de Valmont (prêt à tout pour la séduire) chez Madame de Rosemonde, elle se laisse duper par sa contrition apparente sans jamais se douter que celle-ci peut être feinte : « Il s'accuse de ses torts avec une candeur rare. » écrit-elle à Madame Volanges dans la lettre 8. Elle se laissera duper une nouvelle fois lorsque Valmont paiera les dettes d'un pauvre paysan, voyant alors un acte de charité là où en fait il ne s'agit que d'une grossière manipulation. Le jugement faux qu'elle porte sur Valmont apparaît d'autant plus tragique au lecteur que Madame de Volanges l'avait pourtant mise en garde sur la vraie nature du Vicomte : « Cruel et méchant (…) il a choisi les femmes pour victimes. » (Lettre 9, p 51)."
[...] En outre, le fait qu'il réussisse son projet sans que l'entourage pourtant vigilant de la jeune Cécile ne se doute de rien a tendance à nous démontrer plus encore la grande habileté de Valmont. Pour ce qui est de Cécile Volanges, cet épisode nous la montre dans toute sa déroutante naïveté : alors même qu'elle est sans doute au courant (par sa mère notamment) de la réputation de séducteur volage du Vicomte, et que ce dernier lui livre dans la lettre 84 un catalogue impressionnant de faux semblants, d'actes de tromperie et de manipulations, elle est malgré tout à cent lieues de se douter que derrière le fait de vouloir lui venir en aide le Vicomte pourrait avoir en fait une tout autre intention, celle-ci cachée et franchement malveillante. [...]
[...] Il n'est pas abusif de dire que dans Les Liaisons dangereuses le personnage de Prévan n'a de raison d'être qu'en fonction de Mme de Merteuil. Car Prévan, qui en lui-même ne joue aucun rôle actif dans le roman en tant qu'épistolier, permet seulement que, dans un premier temps, la Marquise soit couronnée meilleure intrigante du roman et que, dans un second temps à la fin du livre la chute de la Marquise soit totale. Ce personnage a enfin une fonction morale importante, Laclos montrant par sa trajectoire qu'un méfait ne demeure jamais impuni. [...]
[...] Narratif parce que c'est de cet événement que vont découler des conséquences à la fois graves et importantes pour nombre de personnages du roman. En effet, une fois renseigné sur le nom de la personne qui, dit-il, l'a calomniée auprès de Mme de Tourvel (il s'agit donc de Mme de Volanges), Valmont va décider immédiatement de se rallier au projet de vengeance que dès le début du roman Mme de Merteuil a fomenté contre le Comte de Gercourt (et qui consiste à faire déchoir la future femme de celui-ci, la jeune Cécile Volanges) : Ah ! [...]
[...] ( ) cette communication une fois établie entre nous, il me sera facile de vous procurer, avec Danceny, l'entretien qu'il désire. Au début Cécile refuse ce subterfuge : Premièrement, c'est trop dangereux. ( ) Et puis, il me semble aussi que ce serait mal. (lettre 88) Et il faut l'intervention désespérée de Danceny auprès de Cécile Consentez à me voir, prenez-en tous les moyens ! écrit-il à la jeune fille dans la lettre 93) pour que celle-ci change d'avis et remette sa clef à Valmont : Il faut bien que j'y consente. [...]
[...] Afin de n'éveiller les soupçons de personne, elle se déguise même avant de partir de chez elle incognito et de rallier sa maison secrète : J'ai la migraine ; je me couche pour tous mes gens ; et, restée enfin seule avec [ma femme de chambre], tandis qu'elle se travestit en laquais, je fais une toilette de Femme de Chambre. Elle fait ensuite venir un fiacre à la porte de mon jardin, et nous voilà parties. (lettre 10, p 55) A l'inverse, dans le film de Frears, les liaisons de la Marquise ont pour cadre son hôtel parisien quoique dans des appartements séparés du reste de la maison par des portes à carreaux recouverts de glaces réfléchissantes. [...]
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