Les vers 2041 à 2061 possèdent à la fois les caractéristiques du registre pathétique, et celles de la tonalité tragique. Le registre pathétique est ici très visible car Ruy Blas exprime les sentiments qu'il éprouve pour la Reine et ceux-là sont violents et poussés à l'extrême. Cette passion exacerbée qu'il éprouve pour cette femme le rend faible, malheureux et perdu : « Que Dieu me soit en aide ! Je n'ai pas de courage ! […] je souffre ».
On ressent énormément d'émotion lorsqu'il parle de leur amour l'un pour l'autre qui aurait pu se matérialiser en une vie heureuse : « Elle m'aimait pourtant ! […] Oh ! l'on aurait bien dû Nous laisser en paix ! »
On retrouve de même le champ lexical de la souffrance avec « supplice […] mal […] je souffre ».
Le discours marqué par la souffrance, la difficulté de vivre est mis en valeur par plusieurs techniques. Tout d'abord, le rythme particulier, plutôt saccadé dû à une syntaxe marquée par de nombreux signes de ponctuation comme les points qui rendent les phrases courtes : « Je ne sais pas. J'ai mal dans la tête. Les hommes sont méchants. » ainsi que les points d'exclamation qui prouvent encore une fois les sentiments exagérés qu'il ressent : « Elle m'aimait ! Et dire qu'on ne peut jamais rien ressentir d'une chose passée ! » La souffrance du personnage de Ruy Blas va aussi être visible par le spectateur lors d'une représentation théâtrale car les didascalies nous renseignent sur le jeu de l'acteur : « Il pleure […] pleure à sanglots […] égaré ».
[...] S'en suit alors l'assassinat de Don Salluste par Ruy Blas. Le marquis tué, la Reine est pour ainsi dire sauvée du déshonneur En étudiant la précipitation de l'action et les autres caractéristiques du genre, vous direz en quoi cet acte s'apparente au mélodrame. Retrouvez par quels aspects il s'en éloigne cependant (pensez cependant à analyser le message politique de l'auteur que confirme la scène Le mélodrame de cet acte va principalement être visible dans les scènes 3 et 4. La première caractéristique est la précipitation de l'action accompagnée par des effets de surprise et des coups de théâtre. [...]
[...] Mais ce dernier va l'annoncer avant qu'elle signe, mettant à mal les plans du marquis : Cet homme est en effet mon valet [ ] Seulement, il a parlé trop tôt Don Salluste pense alors que son plan va quand même fonctionner et se moque de la Reine : Ah ! Vous m'avez cassé ! Je vous détrône, moi. Ah ! Vous m'avez banni ! je vous chasse, et m'en vante. Ah ! Vous m'avez pour femme offerte votre suivante ! Moi, je vous ai donné mon laquais pour amant ! [...]
[...] Et dire qu'on ne peut jamais rien ressentir d'une chose passée ! La souffrance du personnage de Ruy Blas va aussi être visible par le spectateur lors d'une représentation théâtrale, car les didascalies nous renseignent sur le jeu de l'acteur : Il pleure [ ] pleure à sanglots [ ] égaré La perturbation dans l'esprit de Ruy Blas est aussi visible grâce au rythme brisé que l'auteur a utilisé ; ainsi, les coupures faites ne correspondent pas à la coupe habituelle d'un vers, ce qui nous donne une impression de désordre : Pour moi, j'ai prononcé mon arrêt, et j'apprête / Mon supplice L'auteur va utiliser une image forte et des hyperboles pour continuer d'émouvoir le lecteur notamment en utilisant l'image de la mort : et je vais moi-même sur ma tête Faire choir du tombeau le couvercle pesant La tonalité tragique est ici visible grâce au lexique de la mort avec les mots arrêt [ ] tombeau [ ] mourez [ ] il faut mourir, mourir désespéré de la fatalité avec chute sans remède [ ] je ne la verrai plus ! [...]
[...] Questionnaire sur l'acte V de V. Hugo, Ruy Blas 1. Etudiez dans les v à 2061 de la scène 1 Pour moi, j'ai prononcé mon arrêt et j'apprête jusqu'à la fin de la scène) mes caractéristiques du registre pathétique et celles de la tonalité tragique Les vers 2041 à 2061 possèdent à la fois les caractéristiques du registre pathétique, et celles de la tonalité tragique. Le registre pathétique est ici très visible, car Ruy Blas exprime les sentiments qu'il éprouve pour la Reine et ceux-là sont violents et poussés à l'extrême. [...]
[...] Je n'ai plus de courage ! [ ] Je ne sais pas Cette atmosphère tragique soutenue par la mort et la fatalité prend racine dans la passion destructrice que ressent Ruy Blas à l'égard de la Reine. En effet, il s'extasie sur des éléments anodins et cela montre son amour irréfléchi : Sa bouche qui toucha mon front [ ] sa robe où tous les plis contenaient de la grâce, Son pied qui fait trembler mon âme quand il passe, son œil où s'enivraient mes yeux irrésolus, Son sourire, sa voix Cette tonalité tragique est soutenue par des techniques particulières comme celle du rythme ample, phrase de plus de trois vers ou celle de l'interrogation rhétorique avec Enfin c'est donc possible ? [...]
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