L'acte IV débute le lendemain de la fin de l'acte III. En effet, à la fin de l'acte III, à la scène 5, Don Salluste demande à Ruy Blas de l'attendre le lendemain : « Vous m'attendrez demain toute la matinée Chez vous, dans la maison que je vous ai donnée ». A la scène 1 de l'acte IV, Ruy Blas se trouve chez lui : « (didascalie) Ruy Blas […] se promène à grands pas dans la chambre », et semble attendre Don Salluste : « Faut-il attendre Don Salluste ? Pourquoi ? Non ».
Dans ce quatrième acte, Don César apparaît comme le type même du héros picaresque. Plusieurs critères nous permettent de l'affirmer.
Même si Don César est un voleur affirmé, nous pouvons dire qu'il a l'étoffe d'un héros, et cela grâce à ses quelques réflexions qui mettent en valeur certains traits de caractère plutôt nobles, comme la générosité : « Dans ce monde, rempli de sombres aventures, Donner parfois un peu de joie aux créatures » (Scène 3) ou qui montrent qu'il repousse certains défauts : « J'aimerais mieux encore, et je le dis à vous, Être pauvre qu'avare et cocu que jaloux » (Scène 5).
[...] Le deuxième personnage à être ridiculisé est le Noir à la scène 4. Don César va délibérément se moquer de lui par de faux étonnements notamment lorsque celui-ci va montrer une aptitude particulière : (Don César) Tu sais écrire ? [ ] (Didascalie) Le noir fait un signe de tête affirmatif. Etonnement de César Don César veut nous donner l'impression que le Noir est un chien par la phrase Il est obéissant Le troisième personnage ridicule est Don Guritan. Comme dans l'acte II, il tient un discours qui le présente comme grotesque. [...]
[...] Il arrive ainsi à semer les alguazils qui le pourchassaient. De plus, à la scène il va battre Don Guritan en duel, sans doute grâce à sa débrouillardise aidée par la chance : J'ai tué cet oison (Scène 7). Don César va aussi user d'un expédient pour résoudre momentanément son problème : il va s'introduire dans la maison d'autrui en cachette. Ses réflexions dignes d'un héros, son côté marginal et cocasse, sa vie pleine d'aventures et sa débrouillardise font donc de Don César un héros picaresque L'acte IV, un intermède bouffon ? [...]
[...] Ces actes nous montrent clairement la désinvolture qu'il porte aux choses. S'ajoute à ce côté marginal des bizarreries cocasses notamment remarquables lorsqu'il emprunte des vêtements : (didascalie) met le sien à la place dans le coffre sous le manteau d'un coup de poing ; puis il referme le tiroir (Scène 2). Un autre élément un peu bizarre, mais tout aussi cocasse est le fait qu'il ait une petite attention amusante pour le maître des lieux alors qu'il est en train de voler sciemment sa nourriture : Quant au maître du lieu, s'il survient [ ] (Didascalie) il va au buffet et en rapporte un verre et un couvert qu'il pose sur la table (Scène 2). [...]
[...] Il poursuit le jeu de mots en faisant participer le laquais devenu saoul : (le laquais) Maison borgne ? [ ] (Don César) Non louche Au passage, il fait un petit commentaire sur une de ses connaissances en usant encore une fois d'un jeu de mots : Sur le seuil boit et fume un vivant qui le hante (scène 3). Don César utilise plusieurs fois le même mot et cela créer une farce : et ce mal-adressé Aura mal entendu, j'aurai mal prononcé (Scène 3). [...]
[...] ne faites pas attention, je passe. Vous parliez entre vous. Continuez de grâce (Scène 2). Toutes les mésaventures qu'il vient de vivre semblent être prises avec beaucoup de détachement : Que d'événements ! J'en suis émerveillé Comme l'eau qu'il secoue aveugle un chien mouillé (Scène 2). Il les compare même à des féeries (Scène 3). Même lors des quiproquos, il n'hésite pas à rentrer dans le jeu alors que la situation peut sembler un peu embarrassante : Moi qui brûlais de voir ! . [...]
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