Nous savons précisément que six mois se sont écoulés entre l'acte II et l'acte III. Plusieurs personnages vont nous permettre de l'affirmer.
A la fin de l'acte II, Ruy Blas n'avait encore que son titre de noblesse. Au début de l'acte III, nous découvrons qu'il est devenu premier ministre. C'est donc sa nouvelle fonction qui va nous permettre de connaître le temps écoulé entre les deux actes. En effet, les ministres vont en faire état : « Il a la toison d'or. Le voilà […] ministre […] En six mois ! » (Scène 1).
Ruy Blas lui-même va aussi nous permettre de savoir combien de temps il s'est écoulé entre les deux actes. En effet, à la fin de l'acte II, Ruy Blas venait de rencontrer la Reine. Au milieu de l'acte III, le nouveau premier ministre s'exprime à propos de son amour caché pour la Reine : « La fuir depuis six mois et la voir tout à coup ! […] Six mois, cachant ma flamme » (Scène 3).
[...] Seul l'auteur, à travers Ruy Blas, semble s'en inquiéter et c'est en cela que l'on peut dire qu'il est habité d'idéaux républicains. En plus d'avoir de nombreuses idées pour son royaume, Ruy Blas juge tout le monde de la même manière et n'hésite pas à forcer la démission de deux de ses ministres sans leur accorder un traitement de faveur. De plus, il ne s'inquiète pas seulement pour les nobles, mais aussi pour les gens du peuple. On peut donc en déduire qu'il est épris de justice sociale. [...]
[...] Cette tirade de Ruy Blas nous permet de découvrir ses sentiments envers la Reine. De plus, nous trouvons de nombreuses marques de la première personne avec cinq fois je quatre fois moi deux fois me et enfin j' mes ma et m' La nature y est évoquée ainsi que la lumière. Nous retrouvons ainsi les mots ciel un monde de lumière rayons terre m'éblouit étoilé On ressent clairement le sentiment joyeux qu'est l'amour. Des mots comme joie, extase divinité amour aime Heureux, aimé cœur cet ange et mon rêve étoilé nous le confirment. [...]
[...] Il ne sait que répliquer aux multiples cynismes de Don Salluste : Vous êtes un homme effrayant. Mes genoux tremblent Face à Don Salluste qui a quasiment tout perdu, Ruy Blas, pourtant devenu un homme influent, en vient à le supplier de l'épargner : J'entrevoi quelque chose d'horrible . Ayez pitié de moi Don Salluste devient alors le maître de la situation grâce au chantage qu'il fait à Ruy Blas. En effet, si ce dernier essaye de s'opposer à son plan de vengeance contre la Reine, il dévoilera au grand jour sa véritable identité, qui est celle d'un laquais : (Ruy Blas) Je vous fais arrêter [ ] Il suffit. [...]
[...] Nous retrouvons donc le champ lexical de la grandeur, de la réussite pour désigner Ruy Blas : secrétaire universel [ ] maître [ ] honnête (Scène ; grand [ ] Richelieu [ ] Olivarés [ ] Excellence (Scène 2). Les scènes 3 et 4 peuvent être mises à part car les sentiments de Ruy Blas envers la Reine et inversement sont alors à leur apogée. Les deux êtres expriment leur amour sans limites l'un pour l'autre. La situation du héros n'est pas vraiment évoquée dans ce passage. C'est réellement à la scène 5 que la situation du héros va se bouleverser. Jusqu'ici, Ruy Blas a été montré comme un être puissant et grand qui a des sentiments sincères. [...]
[...] A la scène Ruy Blas semble avoir complètement changé. On ne trouve plus l'homme qui osait imposer ses idées, mais celui qui se plie devant un homme mauvais et cynique, Don Salluste. Ruy Blas va retrouver un comportement de laquais en continuant de servir Don Salluste : (Don Salluste) Faites-moi le plaisir de fermer la croisée [ ] (didascalie) se dirige lentement vers la fenêtre, la ferme et (Don Salluste) Ramassez-moi mon mouchoir [ ] (didascalie) se baisse, ramasse le mouchoir (Scène 5). [...]
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