Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges, égalité des sexes, justice sociale, émancipation des femmes, Révolution française, siècle des lumières
"Femme de lettres fortement engagée pendant la Révolution française, Olympe de Gouges publie en 1791 une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Calquée point par point sur celle des Droits de l'homme (1789), cette déclaration est un texte inclassable qui mêle style juridique, écriture pamphlétaire et énergie du plaidoyer dans le but de lutter pour l'égalité entre les hommes et les femmes. Elle contient un postambule, placé à la suite des 17 articles de la Déclaration. Notre passage est le début de ce postambule."
Ce commentaire de texte peut être utilisé comme modèle de commentaire de texte ou comme support de révision pour l'oral de français du baccalauréat.
[...] Mais à l'argument sur la faiblesse naturelle de la femme vient s'ajouter le poids de la religion, à laquelle fait allusion la périphrase « le bon mot du législateur des noces de Cana » qui désigne le Christ qui, lors d'un épisode de L'Evangile répète sèchement à sa mère, la Vierge: «Que me veux-tu, femme » qui reprend le mépris attaché à la nature féminine depuis le péché originel d'Ève Cette question rhétorique insolente exprime une critique à l'égard du christianisme, considéré comme un système d'oppression pour les femmes qui a longtemps guidé la vie politique et sociale française. Olympe de Gouges crée alors un parallèle entre le christianisme (« législateur des noces de Cana« ) et l'Assemblée Nationale (« nos législateurs français« ) qui adopterait, selon elle, la même attitude pour suggérer que les nouvelles institutions reproduisent la même oppression. Nous remarquons que l'autrice reprend la question du Christ à sa mère et la reformule en question oratoire : « femmes, qu'y-a-t-il de commun entre vous et nous ? [...]
[...] Conclusion Pour conclure, en ajoutant un postambule à sa Déclaration, Olympe de Gouges montre qu'elle a besoin de reprendre la parole, après avoir énoncé ses articles de loi, pour fédérer à nouveau les femmes autour de leur propre cause. Elle reprend les solutions précédemment exposées dans les articles de sa Déclaration. Ce Postambule constitue bien un parfait exemple de l'art d'argumenter adressé directement aux femmes. Il associe en effet le fait de convaincre et celui de persuader. D'un côté, Olympe de Gouges construit un raisonnement solide, faisant appel à la « raison », terme-clé de ce siècle des Lumières. [...]
[...] Calquée point par point sur celle des Droits de l'homme (1789), cette déclaration est un texte inclassable qui mêle style juridique, écriture pamphlétaire et énergie du plaidoyer dans le but de lutter pour l'égalité entre les hommes et les femmes. Elle contient un postambule, placé à la suite des 17 articles de la Déclaration. Notre passage est le début de ce postambule. LECTURE EXPRESSIVE Nous nous demanderons alors quelle stratégie Olympe de Gouges adopte pour convaincre les femmes de se battre pour obtenir l'égalité. Notre analyse suivra les mouvements du texte. [...]
[...] Dans ce premier mouvement de cet extrait du Postambule, Olympe De Gouges commence par une apostrophe en direction des femmes en les appelant à se mobiliser afin de lutter pour l'égalité : « Femme réveille-toi, [ . ] reconnais tes droits ». L'autrice considère que même après la Révolution les femmes «dorment» encore. Elles ne se sont pas encore suffisamment mobilisées pour faire valoir leurs droits. Elle y emploie l'impératif qui exprime ici un ordre teinté d'espoir et le tutoiement qui traduit une familiarité entre elle et les femmes. [...]
[...] Mais une fois affranchis de la monarchie, l'homme se révèle cependant d'une injuste ingratitude vis-à-vis de la femme ne lui reconnaissant aucun droit comme le souligne le parallélisme : «Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne » Deuxième mouvement : Tableau de la condition féminine et des inégalités dont elles sont victimes. Dans ce deuxième mouvement, le mot « Femme » au singulier du début du texte passe au pluriel « Ô femmes femmes, quand cesserez-vous d'être aveugles ? Ici, Olympe de Gouges généralise son propos. L'emploi du pluriel indique la volonté de l'autrice d'unir toutes les femmes pour réclamer leurs droits. La métaphore initiale du sommeil a été remplacée par celle de l'aveuglement à une condition injuste. [...]
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