Victor Hugo, Quatrevingt-treize, HLP Humanités Littérature Philosophie, drame, mythologie grecque, folie, animalité, conflit entre républicains et monarchistes, incendie
Le passage étudié, issu du chapitre nommé « Trouvés, mais perdus », se trouve à la fin de l'oeuvre « Quatrevingt-treize » de Victor Hugo, dans le livre cinquième intitulé « In dæmone deus ». L'oeuvre se déroule en 1793, d'où son nom.
Mais il n'est pas seulement question de donner une date : « Quatrevingt-treize » plutôt que « quatre-vingt-treize » est sans doute une façon pour l'auteur de nous montrer qu'il est possible de briser les formes établies, comme il a « disloqué ce grand niais d'alexandrin », par le passé. Mais plus que ça, c'est peut-être une façon de déjouer notre horizon d'attente, de nous faire comprendre que les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être, à condition qu'on les regarde attentivement.
[...] Le bien et le mal confondus Le marquis prend des otages et met le feu pour défendre ses intérêts Chronologiquement, Lantenac et les monarchistes ont mis le feu à la tour pour distraire les républicains. C'est ce qui a causé « le pont en flammes », le « château brûlant », en bref : « l'incendie ». Il y a laissé les trois enfants de la femme qu'il avait fait faire fusiller. Cette même femme, encore vivante, qui hurle devant la tour en feu. Cette scène horrible, dans laquelle les républicains vont délaisser le combat pour sauver les enfants, le heurte. La situation a l'air perdue, toute solution potentielle semble vouée à l'échec. [...]
[...] De ses yeux et dans sa voix, ses « imprécations » hantent son corps entier jusqu'à ce qu'il les incarne : le désespoir le plus pur a pris corps. Mais un cri qui rassemble Ce cri a plusieurs fonctions : Parfois il est « effrayant », ensuite rattaché à Michelle Fléchard, puis c'est le cri que le marquis de Lantenac entend, c'est aussi le cri d'une femme et d'une bête. Il semble être l'élément qui lie les différents personnages de la scène et à la fois celui qui créé la fissure, la balafre étrange qui heurte l'humanité quand elle se trouve devant l'horreur. [...]
[...] On pourrait croire qu'elle essaie, à la seule force de son regard, de figer les flammes qui condamnent ses enfants. Une euménide est une Erinye radoucie, dirigeant avec mesure sa colère vers l'injuste. Cette comparaison pourrait être surprenante puisque Michelle Fléchard semble être, ici, hors de contrôle. Mais cela donne aussi à son action une justice indiscutable. Michelle Fléchard semble se trouver entre la « bête » et la « déesse », abîmée par ses propres émotions. Humanité Et ce qui se trouve au milieu des deux, c'est précisément l'humanité. [...]
[...] 411-412 - Victor Hugo (1874) - En quoi ce passage représente-t-il la destruction causée par le conflit entre les républicains et les monarchistes ? Extrait : p. 411-412 : « La mère reconnut ses enfants. [ . ] Au secours » La mère reconnut ses enfants. Elle jeta un cri effrayant. Ce cri de l'inexprimable angoisse n'est donné qu'aux mères. Rien n'est plus farouche et rien n'est plus touchant. Quand une femme le jette, on croit entendre une louve ; quand une louve le pousse, on croit entendre une femme. [...]
[...] Ils pensaient avoir assiégé le marquis Lantenac, le poussant à sortir de sa cachette et le faire monter sur l'échafaud, qu'ils traînaient avec eux comme un glas, sinistre et lourd. Cimourdain, père adoptif de Gauvain, le sait bien : Un combat d'une telle ampleur oblige le sacrifice de certaines choses. Cette brutalité est, pour lui, un mal pour un bien. Mais Gauvain pense autrement : il faut sauver ces enfants, coûte que coûte. Dans cette guerre, ils ne sont pas exempts de violence et de contradictions. Les deux camps se retrouvent face à leurs contradictions et valeurs, décidant ensemble de sauver ces enfants. [...]
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