Pour persuader Hélène, Ronsard, dans le premier quatrain, cherche à l'impressionner. Il utilise la prolepse : il la projette dans une vieillesse morose aux vers 1 et 2 mais lui fait aussi entrevoir la possibilité de salut aux vers 3 et 4 : la poésie est capable de transcender le temps. Par ailleurs, l'antithèse rythme ce quatrain qui est divisé symétriquement (2/2). On peut noter la présence des champs lexicaux opposés de la jeunesse et de la vieillesse (...)
[...] Pour le poète, seul l'écriture poétique permet de garder le souvenir (champ lexical du temps) et d'immortaliser la bien aimée. III Le carpe diem 1 Le regret à l'aube de la mort La beauté et la jeunesse sont les thèmes récurrents de la poésie classique. Dans le texte de Ronsard, il est question de la beauté perdue avec et à cause du temps. Le poète affirme ici que seule la beauté doit être célébrée : Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle (v4). [...]
[...] Ce poème est un sonnet écrit en alexandrin. Les rimes sont embrassées dans le quatrain et croisées dans les tercets I Une déclaration d'amour surprenante 1 Une image peu flatteuse de la dame Dans ce sonnet écrit pour Hélène, le lecteur n'a pas l'impression que Ronsard cherche à complimenter et à mettre en valeur la dame, comme il l'a déjà fait dans Mignonne allons voir si la rose En effet, il parle de sa beauté à l'imparfait Ronsard me célébrait j'étais belle il l'imagine vieille et au crépuscule de sa vie au lieu de la décrire dans sa beauté présente : Quand vous serez bien vieille vieille accroupie Ronsard annonce à Hélène un futur remplit de regrets car elle n'aura pas sut saisir la chance d'aimer le poète : regrettant mon amour et votre fier dédain Un tableau nostalgique et réaliste de la vieillesse Le poète se projette dans le temps : le premier quatrain est la description de la vie monotone d'une femme âgée. [...]
[...] Ce texte est un hommage amoureux pour le moins surprenant qui dissimule à demi mot les intentions du poète ainsi que la morale qui se dégage de ces vers : profiter de la vie tant qu'il en est encore possible. [...]
[...] II Un portrait avantageux du poète 1 Un poète mort mais plus vivant qu'Hélène Ronsard semble se complaire à décrire les méfaits du temps sur le physique de sa bien-aimée alors que lui n'évoque pas sa propre déchéance. Rappelons qu'au moment de l'écriture de ce sonnet, il était lui-même très malade et vivait reclus dans son château de la Poissonnière. Certes, il envisage bien sa mort, mais celle-ci semble plutôt douce : serais sous la terre et fantôme sans os (v9). Ronsard fait preuve de savoir et on reconnait le poète de la Pléiade passionné de mythologie gréco-latine. Il s'octroie une mort glorieuse qui contraste avec la vieillesse difficile et douloureuse d'Hélène. [...]
[...] Quand vous serez bien vieille Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle, Assise auprès du feu, dévidant et filant, Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant : Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle. Lors, vous n'aurez servante oyant telle nouvelle, Déjà sous le labeur à demi sommeillant, Qui au bruit de mon nom ne s'aille réveillant, Bénissant votre nom de louange immortelle. Je serai sous la terre et fantôme sans os : Par les ombres myrteux je prendrai mon repos : Vous serez au foyer une vieille accroupie, Regrettant mon amour et votre fier dédain. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture