Analyse détaillée abordant les différentes facettes du roman de Marcel Proust : A l'ombre des jeunes filles en fleurs. Ce livre publié en 1918 nous permet de découvrir le talent de cet écrivain symboliste.
[...] Proust se fait l'auteur de la reprise incessante. Son œuvre offre d'infinies variations. Son unité tient à quelques grands thèmes sans cesse repris, entrelacés et orchestrés, à la réapparition des mêmes personnages aux différentes époques de la vie du narrateur. L'œuvre entière est traversée de signes du passé surgis dans le présent ; les situations et les scènes se répètent, ni tout à fait nouvelles, ni tout à fait les mêmes. Univers dominé par l'amour la jalousie, le vice, l'hypocrisie, encore plus souvent par la vanité, et la pusillanimité, le monde proustien est, sur le plan moral, aussi pessimiste et désabusé que chez les classiques qui l'ont inspiré. [...]
[...] Mais, par-delà le modernisme d'une écriture de la temporalité dont l'influence sera sensible sur l'évolution ultérieur du système romanesque, Proust se rattache au courant des moralistes classiques qui, tout en faisant le procès d'une société mondaine et frivole, saluent à travers l'ambition artistique la soif de transcendance qui interpelle l'homme dans les moments privilégiés de sa vie intérieure. L'œuvre d'art De plus, La Recherche formule aussi une poétique de l'œuvre d'art. Comment devient-on écrivain, en surmontant quelques obstacles, pour dire quoi et comment ? C'est moins l'observation de la réalité d'un milieu snob par un éternel adolescent que l'histoire de la découverte d'une vocation. [...]
[...] Marcel Proust (1871 1922) A l'ombre des jeunes filles en fleurs 1918 Sensible et cultivé, Proust partage le rêve symboliste d'une synthèse de tous les arts, peinture, musique, architecture, littérature. A la recherche du temps perdu est la mise en œuvre des principes esthétiques proustiens : la matière de l'art est fournie par les impressions passées de l'artiste ; la sensibilité, l'imagination, le style de l'artiste comptent plus que les idées ; le sens de l'œuvre ne peut venir que de constructions complexes faites d'amplifications, d'annonces, de rappels, d'oppositions et de déformations du réel. [...]
[...] Bien que le récit soit écrit à la première personne par un je à la fois narrateur et personnage principal, dont les expériences recoupent le vécu de l'auteur, ce n'est pas une autobiographie. Proust a fait de son destin de souffrances, une vie imaginaire plus belle que la réalité. [...]
[...] Un seul univers compte pour lui, celui de l'art. Le triomphe du subjectivisme Entièrement écrit au passé, La Recherche se détourne en effet de la réalité présente pour ne s'intéresser qu'à la seule réalité de la conscience, qu'il s'agisse des images fixées par le souvenir (le célèbre épisode de la madeleine) ou celles que l'art transfigure. Proust a su monter avec finesse l'importance du regard, la partialité de la conscience, le rôle du sujet dans la détermination de l'autre, le génie consistant selon lui dans le pouvoir réfléchissant et non dans la qualité intrinsèque du spectacle reflété. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture