Tout d'abord, pour Marcel Proust, les apparitions quotidiennes de la Duchesse revêtent une grande importance. Il ne vit que pour la voir, cela tourne à l'obsession, mais, en même temps, il a des sentiments contrastés : une grande émotion simultanée avec une peur terrible de l'aborder. Ainsi, son manège quotidien autour du lieu de promenade et d'habitation de la Duchesse tourne à l'obsession (...)
[...] Sa seule vue le fascine, mais il est en quelques sortes effrayé par cette femme qui n'appartient pas à la même société que lui, il n'ose pas l'aborder malgré les sourires qu'elle lui a accordés à l'Opéra. Il a été frappé d'un coup de foudre pour cette femme dont il admire particulièrement la beauté mais dont on ignore encore le caractère profond et ce qu'il lui réservera. Nous pouvons faire ici un rapprochement avec Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir de Stendhal, pendant que la cristallisation s'opère avec Madame de Rênal. Il est aussi fasciné par cette femme, mais contrairement à Proust, c'est l'être entier qui l'émeut et non le physique seul. [...]
[...] II - L'image de la duchesse : Ensuite, Marcel Proust ne voit pas la duchesse de Guermantes objectivement mais à travers ses yeux d'homme fasciné par elle. Il nous la décrit et nous nous faisons une image d'elle. Tout d'abord, il s'agit d'une femme de haut rang dans cette société du début du vingtième siècle, ce que nous voyons dans "quand elle entrait dans un salon ou dans une loge", ce qui était réservé à l'aristocratie. Sa maison nous montre aussi son rang, car elle abrite de nombreuses personnes, de nombreux serviteurs ("laissant passer successivement tant de personnes"). [...]
[...] Avec le balancement de "jamais . jamais", Marcel Proust montre que rien n'est comparable à son émotion lors de ces apparitions. Il utilise aussi une métaphore remarquable pour faire part de son trouble intérieur à la seule idée qu'il aurait pu la voir : "chaque fois que la porte cochère s'ouvrait, son ébranlement se prolongeait ensuite dans mon cœur en oscillations". Il compare son cœur à une porte cochère ce qui renforce l'idée que son cœur bat vite donc qu'il est très ému. [...]
[...] Ces si nombreux termes de sens contraire traduisent le doute et montrent qu'on peut ressentir les mêmes sentiments dans les deux cas, ce qui augmente son trouble. Cette fascination qu'il ressent pour elle, il ignore encore si elle se métamorphosera en amour ou en cauchemar. Marcel Proust est donc véritablement fasciné par cette grande femme qu'il ne connaît que d'apparence. Il ne sait pas tout à fait à quoi s'attendre avec elle, il a peur de son haut rang. Marcel Proust accorde donc une grande importance aux apparitions quotidiennes de la Duchesse de Guermantes lors de sa promenade. [...]
[...] Marcel Proust écrit aussi cette phrase très significative de son obsession n'y avait pour moi qu'elle au monde qui se promenait". Cette rencontre matinale est à tel point obsessionnelle pour lui qu'il a réglé toute sa vie sur les horaires de la promenade de la duchesse : "Bien avant l'heure où elle sortait, j'allais par un long détour me poster à l'angle de la rue". Il ne veut absolument pas la manquer : "pour être absolument sûr de ne pas la manquer". [...]
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