Commentaire d'oeuvre, roman, poème, poète, personnage, littérature, Guillaume Apollinaire, Blaise Cendrars, oeuvre, analyse, inspiration, lecture, Apollinaire, Alcools, art, Zone, auteur, Bernard Lavilliers, ponctuation, sémantique, interprétation
Mettons dans un premier temps en avant la date de publication très proche des recueils dans lesquels nous pouvons retrouver ces deux oeuvres. En effet, lorsque Alcools où se situe « Zone » de Guillaume Apollinaire paraît en 1913, La prose du Transsibérien et autres poèmes paraît également la même année. Cette proximité temporelle indéniable des oeuvres et l'amitié des deux auteurs peut déjà nous mettre sur la piste d'une certaine inspiration thématique commune aux deux personnages. Notons que le recueil de Cendrars est sorti quelque mois avant Alcools d'Apollinaire et que ce dernier assista à une lecture de La prose du Transsibérien et autres poèmes, ce qui pu d'une certaine manière augmenter les emprunts d'Apollinaire.
[...] Ici le tour du monde entrepris par Cendrars le fut de sa jeunesse. Il a donc vu ce qu'il y avait à voir. Et triste de ne pouvoir noyer sa tristesse quand Patagonie, il tente cette expérience transsibérienne non moins gelée. Le thème traditionnel de la fuite du temps observable dans « Zone » d'Apollinaire est également trouvable dans « la Prose du Transsibérien » ne parle à question de cette Jeanne : « Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ? [...]
[...] Ainsi à la manière d'Apollinaire, on comprend aisément que l'amour détruit, qu'il dévore. Cette première partie de recueil est donc essentiellement lyrique et contemplative, bien que l'auteur se servent des éléments autobiographiques authentiques. Les éléments autobiographiques sont une amorce. L'amour réapparaît de plusieurs façons tout au long de ce poème. Les femmes ne sont plus magnifiées, mais bien simplement décrite en tant que prostituées pour la plupart d'entre elles, et ceci de manière particulièrement crue tranchant avec une certaine esthétique de l'amour physique au sein de la poésie. [...]
[...] C'est pourquoi lorsque Cendrars évoque l'absence de son être aimé, on peut penser qu'il s'agit de Jeanne, on assiste à une évolution de la typographie vers une constitution des lignes en quatrain, brisant la prose jusque là établie pour revenir à la forme traditionnellement versifiée de l'amour chanté. On identifie ainsi, malgré l'apparente plus grande modernité de Cendrars, un autre lien entre les deux auteurs. Ces derniers ont chacun un pied dans la tradition et l'autre dans la modernité, ils sont des ponts entre deux mondes. D. [...]
[...] Apollinaire nous retire ces marquages, nous sommes seuls avec ses mots. Le poète créateur, Dieu parmi les lecteurs est humanisé, il perd son caractère sacré, il se nie le rôle de Dieu en refusant l'emploi de cet apparat de puissance. Il libère le lecteur de ce carcan préconçu qui l'enfermait jusque-là, l'interprétation est désormais à la porté de chacun, tous nous pouvons nous faire Dieu créateur en interprétant à notre manière le sens. On retrouve une volonté d'outrepasser les codes étouffants de la traditions. [...]
[...] De plus dans la Prose du Transsibérien la religion possède une place particulière, en cela qu'on constate sa totale absence. Elle fait place au démon et à l'enfer, l'intérieur du train en est rempli : « Le diable et au piano/ Ses doigts noueux excitent toutes les femmes. » Dans cette œuvre au contraire d'Apollinaire, la religion n'est pas salvatrice elle ne permet pas une une élévation spirituelle à comparer avec l'élévation technique du progrès. C'est même totalement le contraire puisque les ailes des sept péchés de l'auteur ont été coupées. [...]
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