Prologue, La résistible ascension d'Arturo Ui, Bertolt Brecht, burlesque, théâtre, Italie
Parabole dramatique destinée à ridiculiser l'épisode nazi de l'histoire, la pièce La résistible ascension d'Arturo Ui, écrite lors de la deuxième guerre mondiale en 1941 par l'auteur allemand Bertolt Brecht, n'en reste pas moins une farce bouffonne. Adhérant au courant du théâtre politique du XXème siècle, Brecht choisit ici de transposer des faits historiques dramatiques, tels que l'ascension d'Hitler au pouvoir, et de les mettre en scène de manière burlesque par le biais du monde mafieux des gangsters de Chicago dans les années 30. Nous verrons donc comment Bertolt Brecht, très engagé dans cette pièce, ridiculise l'avènement nazi par le burlesque afin de proposer une pièce authentique et didactique pour le lecteur et le spectateur. Nous aborderons
dans un premier temps la théâtralité burlesque tant du point de vue de la situation que du point de vue du discours. Puis il conviendra de comprendre à quel point Brecht n'a pas renoncé à insister sur la signification profonde à donner à de tels évènements historiques.
[...] Le spectacle des rassemblements nazis semble alors se superposer à cette scène d'exposition, comble du burlesque. De plus, avec la présentation des protagonistes, la fête dégringole un peu plus dans le cynisme avec les apparitions pitoyables des anciens personnages clés de la montée du nazisme. Aux antipodes de l'image d'un homme d'état, Hindenbourg qui est ici Hindsborough est décrit par des vers dégradants “l'âme est noire, les cheveux blancs”, “vieux dégoûtant”. Le bonimenteur continue son casting et annonce alors Gobbola avec cette véritable parodies de Goebbels, Brecht métamorphose ici ce ministre de la propagande en un “gueuloir graissé de pommad' synthétique” pour mieux accentuer le burlesque du personnage en même temps qu'il le déshumanise par le mot “synthétique”. [...]
[...] Chapeau là-bas, la petit' dame Interpellation osée qui d'entrée de jeu provoque le spectateur. Car plus loin, le spectateur sans doute symbolisant le peuple, se voit de nouveau interpelé avec ironie : “honorable société”. Aussi le dernier vers s'achève sur une nouvelle mise en accusation à peine voilée du peuple, ici le public : drame des gangsters que chacun a vécu”. Ainsi Brecht ne s'épargne pas lui-même et ce sentiment de culpabilité qu'il a introduit dans sa pièce ne se dissipe pas à la fin du spectacle laissant un certain goût amer. [...]
[...] Commentaire Prologue de La résistible ascension d'Arturo Ui, Bertolt Brecht Introduction : Parabole dramatique destinée à ridiculiser l'épisode nazi de l'histoire, la pièce La résistible ascension d'Arturo Ui, écrite lors de la deuxième guerre mondiale en 1941 par l'auteur allemand Bertolt Brecht, n'en reste pas moins une farce bouffonne. Adhérant au courant du théâtre politique du XXème siècle, Brecht choisit ici de transposer des faits historiques dramatiques, tels que l'ascension d'Hitler au pouvoir, et de les mettre en scène de manière burlesque par le biais du monde mafieux des gangsters de Chicago dans les années 30. [...]
[...] Il conviendra désormais de montrer que la portée critique de cette pièce est considérable et ceci à bien des égards. D'une part parce que la pièce est rédigée pendant la guerre et d'autre part parce qu'elle a recours à la théorie de la distanciation, le pièce reste authentique. Brecht veut en effet rompre avec l'illusion théâtrale et pousser le spectateur à la réflexion, comme nous le dit le bonimenteur : “rien d'inventé ou rien d'imaginaire”, “sans quitter d'un pas le réel authentique”. [...]
[...] En premier lieu, et pour mieux souligner la médiocrité des gangsters, la pièce est composée en vers, ce qui amplifie le décalage entre sa forme littéraire et la consistance minable et grotesque des protagonistes. De plus, le rythme qui scande la pièce ponctuée par l'intervention du bonimenteur nous plonge ici encore dans une atmosphère burlesque. La vivacité du discours du maître de cérémonie accompagnée d'exclamations fréquentes : gueules un peu, dans le fond l'interpellation au public “regardez voir un peu les pieds de celui-ci” confortent cette impression. [...]
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