Le subtil parallèle que l'on peut établir entre Kafka et les personnages de ses œuvres (Gregor Samsa - personnage de La Métamorphose –, Joseph K. – personnage du Procès…) pousse critiques et lecteurs à rechercher quelque rapprochement entre la vie de Kafka et les thèmes de son œuvre. La figure du père est un thème majeur de cette œuvre. Pour Kafka, le poids culpabilisant de la figure paternelle évoque l'univers du Procès. D'ailleurs, dans sa Lettre au père, Kafka parle lui-même avec les mots du Procès. Il dira également : « j'étais envahi par la conscience de ma faute, qui, de toute façon, était toujours prête à surgir ».
Quel lien peut-on établir entre cette citation et Le Procès ? Pourquoi ces mots traduisent-ils l'épreuve que subit K. ? Tout comme le père de Kafka n'a cessé de le culpabiliser sur ses choix, de lui rappeler sans cesse sa « faute », le rôle de la machine judiciaire du Procès n'est-il pas le même vis-à-vis de K. ? Dans le roman de Kafka et dans l'adaptation cinématographique d'Orson Welles, la faute de K est martelée, « toujours prête à surgir », ce qui emprisonne K. dans un processus de culpabilisation, jusqu' à ce qu'il soit « envahi par la conscience de sa faute. »
[...] Tout d'abord, il se défend vis-à-vis du regard des autres. En fait, lorsque K. rejoue la scène de son arrestation devant Mlle Bürstner, ou lorsqu'il cherche à ne pas ébruiter son affaire, K cherche à clamer son innocence, pour ne pas être coupable aux yeux des autres. D'autre part, il cherche à se défendre d'un point de vue personnel. Après la visite de son oncle, K s'implique plus dans son procès, notamment lorsqu'il décide de rédiger une requête pour se justifier. [...]
[...] Dans le roman de Kafka et dans l'adaptation cinématographique d'Orson Welles, la faute de K est martelée, toujours prête à surgir ce qui emprisonne K. dans un processus de culpabilisation, jusqu' à ce qu'il soit envahi par la conscience de sa faute. I. Une faute toujours prête à surgir La faute est prête à surgir n'importe quand, même quand on l'ignore. Joseph K. est d'ailleurs arrêté chez lui, sans qu'il sache pourquoi, très tôt le jour de son trentième anniversaire. [...]
[...] : le directeur de la banque, qui laisse notamment sous-entendre des relations incestueuses entre K. et sa cousine ou encore Miss Pittl. Chez Kafka, les personnages n'accusent pas K. directement, mais reconnaissent un accusé en sa personne. On peut penser à la laveuse, Leni, aux accusés du tribunal (dans le chapitre et aux petites filles, qui sont une figure symbolique de cette justice grouillante comme des cafards, qui le poursuivent et le harcèlent. Ainsi, toutes les rencontres de K. l'accusent. [...]
[...] Dans Le Procès de Kafka et d'Orson Welles (le film), le rôle de la machine judiciaire n'est-il pas celui de faire surgir la faute aux yeux de K. ? Le subtil parallèle que l'on peut établit entre Kafka et les personnages de ses œuvres (Gregor Samsa - personnage de La Métamorphose Joseph K. personnage du Procès ) pousse critiques et lecteurs à recherche quelque rapprochement entre la vie de Kafka et les thèmes de son œuvre. La figure du père est un thème majeur de cette œuvre. [...]
[...] sans répit. Sa faute est toujours prête à surgir notamment à travers le regard d'autrui, c'est- à-dire derrière chaque mur, à chaque tournant. Petit à petit, la faute n'est plus seulement dans les yeux d'autrui, mais dans la conscience de K : la faute est partout. Celui-ci est comme envahi par la conscience de sa faute Il semblerait alors que la machine judiciaire du Procès endosse pour Joseph K. le même rôle culpabilisateur qu'Hermann Kafka tenait aux yeux de son fils. [...]
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