Analyse d'une oeuvre de la Renaissance, Il Principe de Machiavel.
[...] Machiavel décrit dans son ouvrage que l'usage de pratiques immorales ne rentre pas totalement en contradiction avec la notion de bon gouvernement Au contraire, l'application de tels procédés va permettre un renforcement de l'autorité princière et donc une plus grande efficacité dans la gestion de ses affaires. Et pour argumenter cette thèse, il présente dans tous les chapitres de son œuvre, l'archétype du Prince efficace, soucieux des ses intérêts et de ceux de la population qu'il domine, et non plus du seigneur intéressé par le seul aspect moral de sa conduite. [...]
[...] La morale passe donc au second plan pour Machiavel car la politique repose sur des réalités concrètes. Le philosophe adopte donc une vision pragmatique de la politique qui est symbolisé par l'expression la fin justifie les moyens fondant l'un des principes de la raison d'Etat. Mais le cynisme que nombre de penseurs ont cru déceler chez Machiavel s'inscrit dans une volonté délibérer de l'auteur de ne pas s'interroger sur la nature profonde de l'être humain, ni même de réfléchir sur ce que devraient être les Etats, à la façon d'un Thomas More dans son Utopia. [...]
[...] Tous les grands philosophes qui l'ont succédé ont d'une manière ou d'une autre tenté d'appréhender l'énigme Machiavel, pour comprendre ses réelles motivations, pensées et opinions. Du livre des républicains de Rousseau à l'Anti-Machiavel de Frédéric II le grand, roi- philosophe, la pensée machiavélienne n'a cessé d'être interprété et traduit tout au long des siècles, divisant idéologiquement les plus grands philosophes. Néanmoins, cette œuvre a toutefois permis d'éclairer les différents penseurs sur les questions du pouvoir politique. En effet, grâce ou le plus souvent en réaction à l'œuvre de Machiavel, les intellectuels se sont désormais penchés sur les liens qu'entretenaient le pouvoir politique avec plusieurs concepts établis comme la morale, la raison Le penseur florentin a donc d'une certaine manière renseigner les philosophes sur les pratiques concrètes de l'Etat, révolutionnant de fait une pensée politique, autrefois attirée par la seule réflexion de la structure étatique idéale. [...]
[...] Machiavel démontre que la vertu n'est pas forcement un bien en soi si elle rentre en contradiction avec l'objectif de conservation du pouvoir. Le non respect des promesses, l'avarice, la corruption même peuvent être, dans certaines occasions la possibilité de garantir la stabilité du gouvernement. Déroger aux sentiments vertueux en cas de nécessité s'oppose à la notion de prince idéalisé, mais cela est l'un des fondements de la pensée machiavélienne, comme le démontre cette formule : C'est pourquoi un seigneur avisé ne peut, ne doit respecter sa parole si ce respect se retourner contre lui et que les motifs de sa promesse soient éteints Et jamais un prince n'a manqué de raisons légitimes pour colorer son manque de foi (Chapitre XVIII). [...]
[...] Troisièmement, le seigneur doit apparaître comme le prince idéal. Même s'il ne dispose pas des qualités requises, il lui est cependant indispensable de paraître les avoir En effet, cette politique garantira le soutien des populations qui penseront obéir à un seigneur respectant la norme établie. Toutes ces qualités entrent donc en totale contradiction avec la notion du prince, idéalisé par les penseurs et théologiens médiévaux, attachés aux principes moraux et éthiques. C'est un véritable renoncement à la vertu que propose Machiavel dans son ouvrage car le prince doit en partie abandonner les principes vertueux pour conserver ses Etats. [...]
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