Etude de l'incipit de La Princesse de Clèves sous forme de plan accompagné d'une introduction complète et rédigée : entrée dans un univers romanesque, vision du monde et de l'homme.
[...] Mais déroge aux attendus de l'incipit : pas de présentation des personnages principaux, pas d'effet d'attente sur l'intrigue, pas d'effet prédictif. Grâce à la lecture intégrale de l'œuvre nous savons qu'il s'agit d'une mise en abîme du roman. En effet la relation triangulaire entre le roi, la reine et Diane de Poitiers laisse prévoir les relations futures entre la princesse de Clèves, le prince de Clèves et le duc de Nemours. Pose un contrat de lecture hésitant : roman de cour ou roman historique ? [...]
[...] Le contexte historique : des personnages " réels " : o les personnages présentés ont réellement existé o l'époque est clairement explicitée L'instance énonciative une critique en demi-teinte : o usage de subjonctifs o antiphrases, litotes et phrases négatives qui instillent des critiques o présence du " je " de l'auteur qui se pose comme organisateur de la galerie de portraits Les dangers de la Cour esquissés à travers la critique : o hypocrisie et dissimulation : un monde du paraître où les apparences cachent la bassesse des individus (répétition de paraître o immoralité : pas de condamnation de l'adultère, pas de commentaires moraux ou religieux à propos de ce sujet. Ce début de roman est sorti de toutes connotations religieuses, ce qui est étonnant à une époque où le catholicisme est très présent. [...]
[...] Familière des salons littéraires de la capitale, citée dans le Dictionnaire des précieuses (1660) de Somaize, Mme de La Fayette ne tarda pas à s'adonner à la littérature. En collaboration avec Ménage, elle composa d'abord une nouvelle, la Princesse de Montpensier, (1662) que, par souci de son rang, elle fit paraître anonymement (il n'était pas d'usage, au XVIIe siècle, qu'un aristocrate, et surtout une femme, publiât un roman). Vraisemblablement en collaboration avec La Rochefoucauld, elle écrivit ensuite Zaïde (1669-1670), que signa Segrais. Enfin, en 1678, elle publia, sous l'anonymat, la Princesse de Clèves. [...]
[...] Assez vite attribué à Mme de Lafayette, cet ouvrage passe pour le chef-d'œuvre du roman classique et pour le modèle du roman d'analyse psychologique. Écrit à la troisième personne, il s'attache à décrire les progrès d'une passion impossible entre l'héroïne éponyme du roman, mariée au prince de Clèves, et le duc de Nemours. Toute une tradition romanesque au XVIIe siècle est fondée sur l'analyse du sentiment amoureux, en particulier les romans précieux, romans-fleuves alourdis d'interminables digressions qui tentent de décortiquer les mécanismes du cœur. [...]
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