La Princesse de Clèves, scène du pavillon - Mme de La Fayette (1678) - Comment le climat onirique de cette scène poétique permet-il de rendre compte de l'amour sincère mais interdit de la princesse, qui vit sa passion par procuration ?

Thèmes abordés

littérature, La Princesse de Clèves, roman, romantisme, amour, passion, vertu, Commentaire d'oeuvre

Résumé du document

Dans cet extrait, qui appartient à la quatrième partie du roman, la princesse se trouve à Coulommiers, qui est sa résidence secondaire, un abri loin des dangers de la Cour où elle va se réfugier des passions. La scène se passe la nuit et Nemours pénètre dans son pavillon, audacieux. Il observe son aimée sans être vu, en ignorant qu'un espion envoyé par le Prince de Clèves l'observe. Il s'immisce ainsi dans sa propre intimité, une scène à caractère romanesque vécue à travers le regard du Duc.

Extraits

[...] La Princesse de Clèves, scène du pavillon - Mme de La Fayette (1678) - Comment le climat onirique de cette scène poétique permet-il de rendre compte de l'amour sincère mais interdit de la princesse, qui vit sa passion par procuration ? "Oh Rien n'est impossible à qui sait bien aimer Le Menteur, Pierre Corneille. Le dramaturge français nous apprend que l'amour nous pousse à faire des choses insensées, hors du commun voir interdites. Sa contemporaine, Mme de La Fayette, femme de lettres appartenant au mouvement classique des précieuses, épouse le comte François de La Fayette. [...]

[...] La scène présente un moment d'intimité de la princesse, elle a "les cheveux confusément rattachés". L'attitude de Mme de Clèves qui se croit seule, libre de montrer le fond de son âme est, au contraire de son attitude à la cour, transparente et sincère. Mouvement 3 / L'aveu muet de la princesse Scène bien organisée, tout est installé, "une table devant" La Princesse de Clèves a un rituel caché, une action régulière qu'elle fait le soir à coulommiers. "Il y avait plusieurs corbeilles pleines de rubans, elle en choisit quelques-uns" Elle choisit le jaune et noir, c'est un rituel amoureux bien orchestré. [...]

[...] Cette scène, malgré le fait qu'il ne se passera rien de plus, aura de lourdes conséquences sur la suite du roman, notamment pour le Prince de Clèves, qui mourra. La suite tragique de ce roman moral permet à Madame de Lafayette de nous apprendre le risque de la passion sur la vertu. Ainsi, au XVIIe, la passion est bien redoutable et sera l'objet de nombreux débats, notamment philosophiques. De plus, pour certains philosophes, comme Kant, la passion serait une maladie de l'âme. [...]

[...] Dans cet extrait, qui appartient à la quatrième partie du roman, la princesse se trouve à Coulommiers, qui est sa résidence secondaire, un abri loin des dangers de la Cour où elle va se réfugier des passions. La scène se passe la nuit et Nemours pénètre dans son pavillon, audacieux. Il observe son aimée sans être vu, en ignorant qu'un espion envoyé par le Prince de Clèves l'observe. Il s'immisce ainsi dans sa propre intimité, une scène à caractère romanesque vécue à travers le regard du Duc. [...]

[...] C'est une frontière ouverte entre la lumière et l'obscurité. Nemours ne peut pas aller plus loin. Regard caché et interdit. Regard unilatéral : seul le duc voit > voyeurisme. Mouvement 2 / Une scène sensuelle et poétique Focalisation sur Nemours > on voit la scène à travers les yeux du duc >apparition onirique La première chose que l'on remarque, c'est que de ces fenêtres émanent « beaucoup de lumières ». Mme de Clèves est admirable et resplendissante. Par ailleurs, l'adverbe d'intensité, « si admirable beauté », renforce la sublimation de la princesse de Clèves. [...]