La Princesse de Clèves, Scène du bal, Madame de la Fayette, théâtralisation de la rencontre, coup de foudre, scène silencieuse, scène déroutante, classicisme, Monsieur de Nemours, grands de la cour, chevalier de Guise, L'Éducation sentimentale, Gustave Flaubert, destin, roi, portrait des héros, Madame Bovary, L'Etranger
Le classicisme est un mouvement du XVIle siècle à la fois artistique et politique, basé sur des règles à respecter, dont le rôle était d'enseigner la discipline aux hommes à l'image de la politique de Louis XIV.
Mme de La Fayette invente le roman psychologique moderne, un récit court, resserré autour d'une intrigue comme la Princesse de Clèves (1678) où elle livre une oeuvre pessimiste où l'amour est toujours néfaste.
L'extrait étudié est la première rencontre entre les 2 protagonistes : Mme de Clèves est à la cour depuis peu, et M. de Nemours vient de rentrer à la cour après un long voyage ; ils ne se connaissent que par ouï-dire. La rencontre a lieu dans un cadre valorisant, mondain et raffiné : les personnages sont donc apprêtés, sous leur meilleur jour.
[...] La double litote « il était difficile de n'être pas surpris » et « mais il était difficile aussi » (l.6) rappelle que les protagonistes évoluent dans un univers guidé par la bienséance où l'on ne peut manifester ouvertement sa passion. Celle-ci, même naissante, doit être étouffée, dissimulée aux yeux de cette cour omniprésente. La similitude des attitudes de la princesse de Clèves et le duc de Nemours permet donc à l'auteur de montrer leur complémentarité. Leur danse ( ligne 10) concourt également à les isoler du reste de la cour. III-Théâtralisation de cette rencontre Reconnaissance mutuelle dissimulée Toutefois, la particularité de ce coup de foudre tient principalement au lieu où il se produit. [...]
[...] Les négations employées et sa froideur ne sont pas d'ailleurs sans annoncer l'attitude distante qu'elle gardera avec le duc tout au long du roman. Jouets du destin La perfection de ces héros semble d'emblée les réunir, comme s'ils étaient, en tant qu'êtres exceptionnels, destinés l'un à l'autre. En effet, les négations rappellent que le duc et la princesse ne s'étaient jamais rencontrés : « ils ne s'étaient jamais vus »(l.12), « sans se connaître » (l.13). L'admiration collective dont ils font l'objet durant la danse qui les réunit accentue cette idée : « Quand ils commencèrent à danser, il s'éleva dans la salle un murmure de louanges » (l.11). [...]
[...] Une scène déroutante Le jeu des points de vue dans cette scène est d'une grande originalité. En effet, alors qu'on s'attendrait à percevoir ce coup de foudre à travers les yeux et le point de vue de l'héroïne, on le découvre grâce à un point de vue externe étonnant, dans le début du texte. Au lieu de laisser place aux sentiments et pensées de la princesse, le lecteur voit cette scène à travers le regard de quelqu'un d'extérieur, assistant au bal, comme s'il appartenait lui-même à cette cour : « elle se tourna et vit » l L'utilisation du pronom indéfini « on ne l'avait jamais vu» (l.4) donne une dimension collective à ce constat, de même que la tournure impersonnelle : « il s'éleva dans la salle un murmure de louanges » (l. [...]
[...] Ainsi en est-il de nos protagonistes dont l'un est récemment marié et l'autre réputé pour son succès auprès de la gente féminine. Leurs sentiments naissants, du fait de cette situation, ne pourront jamais être publiquement exprimés. Ainsi, alors que la Dauphine leur sert d'intermédiaire dans leurs premiers échanges, Madame de Clèves préfère mentir que d'avouer qu'elle a reconnu Nemours. Pourtant, ses nombreux échanges avec la Dauphine à son sujet l'avait préparée à l'admiration qu'elle éprouve immédiatement pour lui. L'utilisation du point de vue omniscient (« un peu embarrassée » l.20) entre en contradiction avec les dénégations de la princesse : « je vous assure [ . [...]
[...] Elle sert donc d'intermédiaire à la naissance de cet amour mais joue aussi un rôle perfide puisque c'est elle qui révèle le mensonge de la princesse qui n'ose avouer qu'elle a reconnu le duc : « elle le sait aussi bien que vous savez le sien » (l.19) ou « vous devinez fort bien » (l.20) qui dévoilent le mensonge de la princesse au duc. CONCLUSION Ce texte s'inscrit dans le topos romanesque de la scène de rencontre. Madame de Lafayette reprend tous les codes attendus en présentant des héros unis par leur beauté et leur perfection. [...]
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