Le passage que je vais traiter aujourd'hui se trouve à la page 233-234 de l'édition livre de poche donc presque à la fin de l'oeuvre. Il commence par :« Madame de Clèves n'était en état d'en trouver » et finit par « elle résolut de n'avoir aucun commerce avec Monsieur de Nemours. » Pour situer ce passage, je vais rapidement résumer la quatrième partie et dernière. Alors que la Cour se rend à Reims pour le sacre du nouveau roi, Mme de Clèves se retire à nouveau à la campagne, cherchant dans la solitude l'impossible tranquillité. Nemours la suit , épié par un espion que Clèves a dépêché sur place.
De nuit, Nemours observe la princesse de Clèves alors qu'elle contemple d'un air rêveur un tableau le représentant. Il est fou de bonheur. Encouragé par cette marque d'amour, Nemours se décide à rejoindre celle qu'il aime. Il avance de quelques pas et fait du bruit. Pensant le reconnaître, la princesse se réfugie immédiatement dans un autre endroit du château. Nemours attend en vain dans le jardin , et au petit matin, il se rend dans le village voisin pour y attendre la nuit suivante (...)
[...] Sans même laisser le temps à son interlocuteur de lui donner plus de précisions, Clèves est persuadé qu'il a été trahi. Il meurt de chagrin, non sans avoir fait "à la vertueuse infidèle d'inoubliables adieux" et l'avoir accablée de reproches. La douleur prive la princesse de toute raison . Elle éprouve pour elle-même et M. de Nemours un véritable effroi. Elle refuse de voir M. de Nemours, repensant continuellement à la crainte de son défunt mari de la voir épouser M. [...]
[...] II-L'anatomie du cœur a-Une passion comme malheur La passion est synonyme de violence. En effet, on peut relever ce champ lexical dans notre passage avec souffert douleur violente Elle renvoie à la conception des classiques qui l'envisagent seulement sous l'angle de la souffrance. Elle n'est pas du tout vu comme un point positif bien au contraire elle est la raison de tout les malheurs de la princesse. C'est la passion avec Monsieur de Nemours qui est responsable de la mort de Monsieur de Clèves. [...]
[...] On remarque l'opposition des termes devoir et bonheur. De plus, la répétition par trois fois du substantif résolution montre bien cette hésitation, la difficulté à se décider. Le verbe au passé-simple résolut finit par trancher. b-Un art de la discrétion Les asyndètes expriment les différents états de Madame de Clèves. Les négations révèlent une certaine passivité et une perte de contrôle de la Princesse. En effet, un important panel de négation dans ce passage : ne pas ne plus ne point ne jamais et ne aucun ».De plus, on peut dire que l'abondance de la négation s'inscrit de cette art de la discrétion. [...]
[...] La Princesses de Clèves cadrent bien avec cette définition. En effet, l'amour violent est perçu comme une souffrance ainsi Madame de Clèves souffre de façon assez paradoxale d'être aimé. Pour reprendre Phèdre, on peut relever une citation qui rappelle bien cette condition dans l'acte I scène 3 : Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue L'amour est, chez Racine, une force irrésistible, incontrôlable, qui éclate brusquement et envahie les protagonistes. Un amour si puissant a des conséquences redoutables : les malades, puisque aimer est dans l'esprit de Racine une maladie, ne se contrôlent plus, ils ne sont plus maîtres d'eux-mêmes et agissent souvent sur impulsion ; l'amour les rends incohérents, illogiques. [...]
[...] De nuit, Nemours observe la princesse de Clèves alors qu'elle contemple d'un air rêveur un tableau le représentant. Il est fou de bonheur. Encouragé par cette marque d'amour, Nemours se décide à rejoindre celle qu'il aime. Il avance de quelques pas et fait du bruit. Pensant le reconnaître, la princesse se réfugie immédiatement dans un autre endroit du château. Nemours attend en vain dans le jardin , et au petit matin, il se rend dans le village voisin pour y attendre la nuit suivante. [...]
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