Commentaire composé d'un extrait de La princesse de Clèves de Madame de La Fayette. Le passage analysé concerne la mort du roi.
[...] L'Histoire, au service de l'intrigue amoureuse permet de mettre en avant l'héroïne. L'héroïne est mise en valeur par la longueur du paragraphe qui lui est consacré. Tout d'abord, cette héroïne est exceptionnelle par la force de sa passion. Effectivement, la jeune femme est incapable de se maîtriser ainsi que le suggère la phrase elle ne pourrait cacher à son mari l'embarras que lui causait cette vue ligne 12. Le regard est cause d'une émotion dont la négation et le refus en prouve le caractère violent. [...]
[...] Le récit historique est nécessaire à la vraisemblance. Tout d'abord, la mort du roi, évènement politique très important, n'est évoquée que très rapidement. En effet, cette mort est présentée comme un accident tragique et est racontée en moins de dix lignes. Le récit est alors dépourvu de réalisme ; il y a très peu de vocabulaire médical excepté les trois termes plaie chirurgiens et médecins présents dans les phrases les chirurgiens eurent visité sa plaie ligne 1 et envoya son médecin ligne 5. [...]
[...] L'éloignement volontaire de ses obligations sociales et du lieu même où se trouve son amant est manifesté par l'opposition entre l'antichambre du roi où se trouvent la cour et la solitude suggérée dans la phrase «Ainsi elle demeura chez elle, lignes 16-17. Le lieu public est opposé au lieu intime. Au cœur même du récit historique qui évoque un évènement d'une importance politique considérable puisqu'il s'agit de la mort du roi, le narrateur n'oublie pas l'intrigue romanesque, et l'Histoire loin d'éclipser l'héroïne du roman lui donne un relief particulier par contraste, même si elle n'occupe pas le devant de la scène. [...]
[...] Ce retrait de Madame de Clèves permet le repli sur sa passion amoureuse ainsi que l'oubli du monde extérieur. Cela est d'ailleurs visible à travers deux éléments essentiels. On voit tout d'abord son obsession pour l'intimité à travers la phrase remplie de ses propres pensées lignes 17-18 et l'hyperbole toute la liberté de s'y abandonner ligne 18 qui renforce l'idée de liberté mais également son besoin de s'abandonner qui est une perte de volonté au profil d'une force supérieure que sont ses pensées amoureuses. [...]
[...] De plus, l'héroïne est exceptionnelle par sa lucidité ainsi que par son sens du devoir. Sa lucidité est marquée par les verbes sachant et connaissant dans les phrases «sachant qu'elle était obligée d'y être , ligne 11 et connaissant aussi que la seule présence de ce prince le justifiait à ses yeux ligne 13, qui montrent que si la passion n'est pas maîtrisée, elle est néanmoins examinée sans complaisance, comme s'il y avait un recul. Par son sens du devoir, elle se préoccupe de rester fidèle à son mari. [...]
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