Après vingt-cinq de Romantisme et une révolution avortée de 1848, les écrivains du XIXème siècle sont de plus en plus nombreux à sentir les limites des épanchements sentimentaux. Le lyrisme de Musset ou de Lamartine apparaît à la fois impudique et usé.
De là, le goût de plusieurs poètes pour un art impersonnel, formellement parfait et dont la froideur n'est pas un défaut mais au contraire un gage de beauté. C'est dans ce conteste qu'est né le Parnasse en 1866 et qu'il convient de situer le célèbre poème intitulé « Premier sourire du printemps » paru en 1852 dans le recueil Emaux et Camées de Théophile Gautier, le chef de file parnassien. Il a cherché ici à reproduire un tableau de la nature vernale impassible. Comment le poème illustre-t-il le culte de « l'art pour l'art » ? Nous nous proposons pour commencer d'analyser la dimension pittoresque du texte, puis nous examinerons la beauté exaltante de l'œuvre et enfin nous étudierons comment le poème oscille t-il entre un lyrisme romantique et un idéal parnassien.
[...] En outre, il multiplie les éléments documentaires et scientifiques avec des expansions de groupe nominal. Ainsi, le vocabulaire botanique est riche. L'emploi exclusif du présent de l'indicatif courent rit (v.3) qui est un présent de narration, contribuent à faire des scènes d'un tableau. De plus, la nature représentée dans cette page est saisie à un moment privilégié : elle est surtout la nature au printemps Les éléments qui composent cette nature printanière ont la couleur de cette saison d'où une extraordinaire variété des couleurs : rose (v.15), vert (v.16) et vermeil (v.26). [...]
[...] De plus, Gautier confirme sa volonté de créer une poésie qui ne vise rien d'utile. La poésie est impersonnelle. En effet, les Parnassiens cultivent la distance et l'objectivité. Gautier affecte de disparaître complètement derrière la scène qu'il raconte, il n'y a pas de présence du je En outre, nous pouvons remarquer que le point de vue est externe, le présent de narration renforce cette impression. Le texte n'a pas de fin politique, il refuse l'art engagé. Enfin, ce poème aspire au Parnasse, mais tend légèrement vers une influence romantique. [...]
[...] Les vers et les octosyllabes sont travaillés et ciselés. Nous pouvons relever le nombre de e muets qu'on est amené à articuler :effet de martèlement très sensible, le vers s' égrène les huit syllabes se détachent une à une et les quatrains d'octosyllabes à rimes riches croisées qui coupent l'élan lyrique, féminin puis masculin accentuent l'effet de netteté et de brièveté par une série de procédés habiles. Les rimes riches et des sonorités comme la diérèse vi-olettes (v.20) renforcent l'aspect musical et une certaine harmonie avec la description de la nature. [...]
[...] Bien que Premier sourire du printemps soit un chef-d'œuvre d'une virtuosité technique, le poème oscille entre un idéal parnassien et un lyrisme romantique. Théophile Gautier a été d'abord romantique, puis à partir de 1845, sans jamais renier le Romantisme, il s'est consacré à l'idéal de l'art pour l'art. La poésie parnassienne n'est pas le lieu de l'épanchement des sentiments et des états d'âme du poète (contrairement à la poésie romantique) ; elle rejette les excès de la sensibilité. De là une poésie neutre, distanciée et l'impression que nous sommes en train de contempler des tableaux. [...]
[...] C'est dans ce conteste qu'est né le Parnasse en 1866 et qu'il convient de situer le célèbre poème intitulé Premier sourire du printemps paru en 1852 dans le recueil Emaux et Camées de Théophile Gautier, le chef de file parnassien. Il a cherché ici à reproduire un tableau de la nature vernale impassible. Comment le poème illustre-t-il le culte de l'art pour l'art ? Nous nous proposons pour commencer d'analyser la dimension pittoresque du texte, puis nous examinerons la beauté exaltante de l'œuvre et enfin nous étudierons comment le poème oscille-t-il entre un lyrisme romantique et un idéal parnassien. [...]
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