On assiste donc à une caricature, une dénonciation par le comique des comportements et abus des bourgeois de l'époque.
Comment Molière fait-il la satire des excès de la Préciosité ?
Pour commencer, nous verrons que cette satire réside à la fois dans l'extravagance du langage, en étudiant les différents procédés utilisés par l'auteur, puis deuxièmement dans la situation, avec l'absurdité de l'attitude des personnages (...)
[...] Pour commencer, nous verrons que cette satire réside à la fois dans l'extravagance du langage, en étudiant les différents procédés utilisés par l'auteur, puis deuxièmement dans la situation, avec l'absurdité de l'attitude des personnages. I. La préciosité du langage 1. L'univers précieux L'univers précieux se crée dans les salons et cercles mondains de la fin du XVIIème siècle. Le terme a une connotation péjorative, on l'attribue la plus souvent à des femmes de la bourgeoisie et qui en partagent, avec trop d'excès, le comportement et les valeurs. Les personnages de la scène étudiée, sans le vouloir, basculent dans cet excès, pour atteindre le ridicule. [...]
[...] Molière représente-t-il par le biais des Précieux les abus des mœurs bourgeoises de son temps ? II. La satire des comportements 1. L'attitude des personnages On voit que les personnages veulent montrer qu'ils maîtrisent tous les codes de la société précieuse. Mascarille évoque la "chaise" (l. alors très à la mode. La didascalie "après s'être peigné et avoir ajusté ses canons" (l.43) suppose une certaine absurdité d'autant plus grande que le valet se retrouve dans le costume d'un homme qu'il ne sera jamais. [...]
[...] Mascarille l'hyperbole "hors de Paris, il n'y a point de salut pour les honnêtes gens"(l.48-49), déclaration que Cathos approuve bêtement. De plus, les personnages cherchent à exagérer leur statut social afin de se rendre plus intéressant. Magdelon évoque une vague "amie particulière" (l.59), et l'intervention artificielle de Cathos, nous met face à ce besoin médiocre d'éblouir. Mais c'est l'attitude de Mascarille qui, en atteignant des sommets, est la plus ridicule. Il se compare implicitement au roi Louis XIV, inversant la hiérarchie sociale. [...]
[...] Molière s'est donc servi du langage, usant des figures de style et d'expressions comiques, puis de l'absurdité du comportement des précieux, exagéré pour la cause, pour dénoncer les abus de sa société, pour dresser le tableau des excès de la bourgeoisie du XVIIème siècle. Il fait une satire de la Préciosité par la Préciosité elle-même. Magdelon, Cathos, Mascarille et Jodelet ne ressemble pas à ce que leur costume de précieux voudrait montrer. Chacun à sa façon, ils sont familiers et prétentieux au lieu d'être attirants, au physique comme au reste. Molière nous délivre une morale : il montre comment des gens cherchent à quitter leur condition en imitant ce qu'ils voudraient être. [...]
[...] Le danger représenté par la beauté de la dame est un cliché de la littérature précieuse. C'est pourquoi Mascarille dramatise son propos à partir de a-t-il sûreté ici pour moi ?"(l.23). Les métaphores du "vol" et de "l'assassinat" (l.25sont aussi remarquables. Mascarille personnifie les yeux des jeunes femmes (l.26) pour accroître leurs effets sur lui-même. Ainsi, on a vu que la satire est clairement dégagée avec le vocabulaire et les expressions employés par Molière. Mais qu'en est-il des comportements des personnages ? [...]
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