Depuis l'aveu voilé du Comte sur ses sentiments pour la Marquise à la ligne 260 - « C'est bien assez de défendre qu'on vous aime », la conversation entre les deux protagonistes ne cesse de mettre en débat la question de l'amour, ou plutôt de la façon de faire sa déclaration. La parole du Comte était sans cesse interrompue par les objections de la Marquise, la déclaration d'amour s'en trouve retardée. Ayant abordé successivement la déclaration « à la hussarde », la confidence de la marquise sur les mêmes « pastorales des valseurs » qui la fatigue de « l'amour », le Comte tente désormais de convaincre la Marquise que l'amour, loin de n'être qu'une vieille rengaine ou qu'une comédie est une « chose charmante ».
[...] La didascalie finale nous montre le mouvement du comte qui se jette, parallèlement au coussin, aux pieds de la marquise. Ainsi, cet extrait est particulièrement intéressant pour mimer la vieille rengaine d'amour, enlevée par les couplets argumentatifs du Comte et monotones par le refrain blasé de la Marquise qui attend de la nouveauté. Cette nouveauté arrive, dans l'extrait, par la relative colère du Comte face à cette maladie qui court les salons et dont la Marquise est atteinte. Si la chanson d'amour bascule vers la dialectique du coussin, c'est peut-être pour mettre en scène la libération de la parole du Comte, qui, appuyé par le coussin aide à faire tomber les masques. [...]
[...] En effet, pourquoi se parer de la sorte si ce n'est pour séduire ? C'est peut- être parce que le Comte a commencé par ces deux questions à dévoiler, démasquer la Marquise que celle-ci remet le coussin sur le devant de la scène. IV. Ainsi ce coussin nous mène à notre quatrième mouvement : la synthèse de la dialectique du coussin, ou le dévoilement. Aux questions du Comte la Marquise, une fois de plus, esquive et prend à partie le coussin. [...]
[...] On perçoit ici l'absurde de la question qui oppose la vieille dame à la beauté de la Marquise. Pointe d'ironie qui semble détourner en quelque sorte le propos. La réponse de la Marquise à cet argument montre le caractère désabusé accentué par le bon marquant l'enchaînement auquel elle s'attendait à savoir le refrain sur le terme jolie qui est ici mis en relief par la ponctuation entre les deux points et le point. Cette phrase averbale met en relief le propos du Comte comme vide de sens parce qu'il s'inscrit dans le couplet de la beauté de la femme comme prémice à la déclaration. [...]
[...] Peut être prise de deux manières : soit cette réplique cinglante est un moyen de faire comprendre au comte de changer de sujet puisque cette conversation l'ennuie profondément, soit la marquise, consciente d'être dévoilée cherche un détour pour se cacher et ainsi n'être par aveuglée par l'amour n'être pas prise à son tour. Faire référence à la réplique avant extrait voilà votre feu qui m'aveugle. Nous penchons pour cette seconde hypothèse. Le comte profite cette brèche ouverte pour se lancer dans sa déclaration, avec l'appui du coussin. Lecture réplique. Loin de rester dans l'argumentation parfaite, le comte se laisse emporter par sa fureur, jouant de l'interjection qui brise le caractère posé et structuré de ses répliques précédentes. [...]
[...] Le désabusement de la Marquise sur cette rengaine amène le Comte, dans un second mouvement à argumenter sur la beauté à travers la convocation de diverses figures qui tendent à convaincre la Marquise. Puis, face à la lassitude de la Marquise, le Comte dans un troisième mouvement fait part à son tour de son désabusement sur l'indifférence à l'amour. Désabusement qui pousse le comte à entamer sa déclaration, dans un quatrième mouvement. I. 1er mouvement : De la chanson d'amour. Dans ce premier mouvement, nous réunissons les trois premières répliques de l'extrait. [...]
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