Les Pontiques ou Lettres du Pont sont associées à la troisième période d'écriture de la vie d'Ovide et concernent son exil sur les rives de la mer Noire. La lettre d'ouverture du troisième livre est destinée à son épouse. L'auteur y décrit l'inhospitalité du lieu d'exil dans une tonalité pathétique qui sert le registre élégiaque tout au long de la lettre. Le texte est composé de deux mouvements principaux : les vers 1 à 10 montrent la douleur et l'incertitude de l'exilé tandis que les vers 11 à 24 font état de l'hostilité désertique de la terre du Pont.
[...] Le soliloque implique le fait que l'auteur se parle à lui-même, une hypothèse est alors possible : le destinataire premier de la lettre pourrait être l'auteur lui-même. La situation de communication particulière fait écho à la topique épistolaire de la distance et rappelle qu'il s'agit d'une lettre fictive qui fait partie d'un ouvrage tout entier. Elle dénote également la position d'incertitude dans laquelle se trouve l'auteur, on peut en déduire qu'il s'agit en effet d'une écriture personnelle qui prend davantage d'ampleur avec le registre élégiaque. C'est une élégie autobiographique. L'amour malheureux d'une élégie classique est ici remplacé pas une plainte à propos du sort d'Ovide. [...]
[...] Le cri rauque d'oiseau semble être celui du corbeau augurant la mort. Le lieu fait l'objet d'une personnification avec le champ lexical des sens qui lui est associé tu ne ressens pas (vers 11) ou tu ne vois pas (vers ces sensations d'engourdissement renforcent la froideur du lieu. L'exorde du troisième livre des pontiques est marqué par une écriture de l'exil qui permet de mettre en valeur des références littéraires érudites, le motif épistolaire de la présence de l'absence avec une terre de privation, mais également celui de la distance qui est précisé par une situation de communication équivoque. [...]
[...] Ton pathétique Une écriture de l'exil La figure de l'exilé (Jason) La mer : ennemi immanent La description d'un cadre hostile (locus horridus) II) Une situation de communication ambiguë Le destinataire est à distinguer de l'interlocuteur La situation de communication évolue Une énonciation équivoque troublante III) Une élégie autobiographique. L'amour malheureux d'une élégie classique est ici remplacé pas une plainte à propos du sort d'Ovide. Ton pathétique Le rejet de la guerre (rejet de l'épique) Le devenir incertain de l'auteur La lettre s'ouvre sur deux interrogations d'Ovide, incertain de son devenir. [...]
[...] On remarque ici un dédoublement de la terre du Pont Cette personnification confère une importance primordiale à la terre du Pont jusqu'au vers 19 où il y a une absence totale d'interlocuteur. Ces vers sont plus descriptifs et impersonnels. on a remplacé le je initial, ce qui détache peu à peu l'auteur de sa propre personne, il est dépossédé de lui-même comme l'œuvre de son créateur. Cette évolution particulière de la situation de communication donne à voir progressivement un désir de distance par rapport au lieu d'exil hostile. [...]
[...] Dans la Rome antique, la mer est considérée comme hostile (les conquêtes se font par la terre). Le fait d'insister sur le motif marin donne plus d'ampleur au message de détresse de l'exilé. La mer suggère également le monde lacrymal, les larmes salées. Loin d'être un symbole de vie, la mer évoque les abysses, et par extension les Enfers dans l'antiphrase et on a sur terre un autre paysage marin (vers 20) où l'eau a remplacé la terre, comme si elle l'avait enfermée. [...]
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