Le pont Mirabeau, Guillaume Apollinaire, chanson poétique, fuite du temps, fin d’un amour, tradition lyrique
Inspiré par le départ de Marie Laurencin, qu'Apollinaire avait rencontrée en 1907 et dont il s'était épris, Le pont Mirabeau, composé en 1912, chante la fin d'un amour. Deuxième poème d'Alcools, ce texte se présente comme une chanson triste. La tonalité y est mélancolique, élégiaque : le poète dit ici, en recourant à des images transparentes et à une musicalité tout aussi fluide qu'obsédante, son regret de voir s'évanouir l'amour et les joies dont il est porteur. Les formes lyriques de la chanson poétique sont mises au service d'une expression qui, grâce notamment à un vers rythmé et musical, orchestre les motifs de la fuite du temps et de l'effacement irréversible des amours. Comment la forme de la chanson renouvelle le traitement du thème de la fuite du temps? Dans un premier temps nous verrons qu'il s'agit d'une chanson poétique, dans un deuxième temps qu'il est question d'une musique lancinante et enfin, dans une troisième partie, nous verrons comment s'exprime la fuite du temps et la fin d'un amour.
[...] Il est ici composé de vers impairs et heptasyllabiques. Nous pouvons voir que ce refrain évoque le temps qui passe à l'image de l'eau qui coule sous le pont et des amours qui se terminent : la nuit sonne (v. ; Les jours s'en vont (v. et que le thème principal du poème est en accord et évoque lui aussi l'avancement dans le temps, on peut le voir grâce au champ lexical de la mobilité présent tout au long du poème : coule (v. [...]
[...] Les formes lyriques de la chanson poétique sont mises au service d'une expression qui, grâce notamment à un vers rythmé et musical, orchestre les motifs de la fuite du temps et de l'effacement irréversible des amours. Comment la forme de la chanson renouvelle le traitement du thème de la fuite du temps? Dans un premier temps nous verrons qu'il s'agit d'une chanson poétique, dans un deuxième temps qu'il est question d'une musique lancinante et enfin, dans une troisième partie, nous verrons comment s'exprime la fuite du temps et la fin d'un amour. Ce poème s'apparente à une chanson poétique. [...]
[...] De plus, on notera une structure relativement complexe. L'auteur, dans chaque strophe fait allusion à un thème différent, la première nous montre le lieu évocateur de l'amour, le Pont Mirabeau à Paris qui lui rappelle des souvenirs, la deuxième, le fait plonger dans le passé en lui rappelant sa liaison avec Marie Laurencin, la troisième évoque la fuite de l'amour et la quatrième la fuite du temps. Cependant, les images, notamment les comparaisons et les métaphores se superposent, c'est-à-dire que l'eau qui coule sous le pont comme dans la première strophe est le symbole des amours qui s'en vont, comme dans la troisième strophe et du temps qui passe, comme dans la dernière strophe à l'image du vers 13 : l'amour s'en va comme cette eau courante on le remarque très bien aussi grâce aux champs lexicaux, par exemple dans la dernière strophe : passent les semaines (v.19) ; amours (v.21) ; coule la Seine (v.22). [...]
[...] Il cherche alors à mettre en avant cette Espérance qui évoque le désespoir, l'immobilité du poème avec le pont statique, et la douleur du poète. Cette majuscule nous montre ainsi toute la force de son espérance. Ce poème-chanson, qui pouvait passer pour un lamento continu sur le thème ressassé des amours défuntes et du temps qui passe, se présente comme un texte plus complexe où l'expression élégiaque, profondément monotone, se combine avec l'éveil ambigu d'un espoir. La musicalité très soignée et raffinée du poème l'apparente d'une certaines manière à la chanson grise célébrée et illustrée par Verlaine, autre grand poète mélancolique de la deuxième moitié du XXe siècle. [...]
[...] Ce verbe exprime donc une volonté d'établir une sorte de permanence à deux. Cependant, les deux répétitions mains ( ) mains et face ( ) face au septième vers soulignent le fait que, malgré la tentative de s'unir, de s'immobiliser contre le changement, les deux personnes sont toujours bien distinctes et que le poète est toujours seul et désespéré malgré tout son espoir. Enfin, on peut voir que l'auteur met une majuscule au mot Espérance (v.16) comme pour la rendre humaine, la personnifier et comme si c'était vraiment la seule chose qui lui restait et la dernière chose qui pouvait lui enlever cette souffrance qui l'envahi. [...]
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