Francis Ponge, né en 1899 et mort en 1988, est contemporain du surréalisme mais n'y a adhéré que très peu de temps.
Refusant que JP Sartre le classe parmi les poètes « existentialistes », il écrit, en 1956, que « Poète, c'est un mot, un mauvais mot » et préfère parler de « Proèmes » c'est-à-dire de poèmes en prose plutôt que de poèmes (...)
[...] Le Parti pris des Choses. Parcours de lecture. Ed. [...]
[...] Le lien avec l'homme se précise : non seulement le pigeon n'a pas peur mais il est audacieux. Les impératifs surplombe empiète poursuivent l'hyperbole. Ils renforcent par leur sens la supériorité de l'oiseau sur les êtres doués du langage, les hommes, car il est au-dessus d'eux et il marche sur leur territoire le gazon pourtant interdit aux enfants et aux animaux en général. Il les défie en quelque sorte, sûr de sa supériorité du fait qu'il peut s'envoler à tout moment, au moindre risque. [...]
[...] L'emploi du roi des vers pour le pigeon n'est pas sans ironie. En effet, le jeu humoristique entre le poète et l'oiseau se poursuit par l'emploi d'images hyperboliques, elles aussi. Le pigeon, banal oiseau des villes, est comparé à un orage et ses roucoulements au bruit du tonnerre L'exagération est amplifiée par l'usage de l'antithèse avec l'adjectif charmants censé qualifié les roucoulements du tonnerre ce qui accentue le décalage entre la petitesse voire l'insignifiance de l'oiseau et son allure et cela fait sourire. [...]
[...] C'est ce changement de forme qui justifie une étude linéaire du texte. 1èrepartie: Le portrait de l'oiseau et le rôle des procédés poétiques Les sept premiers vers qui constituent le passage poétique proprement dit appartiennent à la forme libre comme le montrent les longueurs différentes des vers et l'absence de rimes finales régulières. Le poème est rythmé, dans sa totalité, d'apostrophes et de verbes à l'impératif qui interpellent l'oiseau et créent une sorte de suspense quant à son obéissance. Dès le premier vers qui est un alexandrin, Ponge s'adresse au pigeon en usant d'une synecdoque qui lui permet de désigner l'oiseau par une seule partie de son corps, son ventre : ventre nourri de grain Cette réduction de l'oiseau à son seul ventre, à sa fonction vitale voire à sa gloutonnerie n'est pas très valorisante mais elle rend compte de la manière dont le premier contact avec l'homme peut s'établir c'est-à-dire l'attirer par quelques miettes, ou un peu de grain Ce lien entre l'homme et le pigeon se poursuit au deuxième vers qui commence par l'expression ventre saint gris L'anaphore fait écho au premier vers renforçant l'identification du pigeon à son seul intérêt pour la nourriture. [...]
[...] Parcours de lecture. Ed. Bertrand Lacoste ; p100 ; note B.Veck. Le Parti pris des Choses. Parcours de lecture. Ed. Bertrand Lacoste ; p B.Veck. [...]
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