Lecture analytique de l'extrait "L'Orange" tiré de l'oeuvre de Francis Ponge Le Parti pris des choses.
[...] Par synecdoque, l'orange contient l'avenir. Conclusion : Ce poème correspond donc bien ici à la vision qu'a Jean Cocteau du rôle de la poésie. Le poète a su donner à son œuvre un caractère original, sans pour autant sacrifier à l'esthétique nécessaire à ce genre. La forme argumentative, la personnification, le jeu sur les sonorités et les sens, jusqu'à la dimension historique du texte transforment un simple fruit en symbole. Avec Francis Ponge, si nous ne mangeons plus l'orange comme nous habitons la maison c'est parce qu'en nous faisant réentendre le bruit de ses syllabes il fait œuvre de poète. [...]
[...] De même, l'éponge est ignoble et a le même but de reprendre contenance. On remarque que cette personnification fait naître des émotions chez le lecteur comme chez le poète, qui émet un jugement personnel sur l'orange comme sur l'éponge, comme s'il s'agissait d'êtres humains. A travers les jeux sur les sonorités. Les allitérations et les assonances confèrent un certain rythme à son texte, particulièrement dans les troisième et quatrième paragraphes (répétition des sons f et r dans parfaite forme du fruit alternance des voyelles i et u récurrence des nasales on et en L'oxymore acerbement sapide est ici employée (juxtaposition des contraires), et la comparaison est filée tout au long de l'extrait avec l'évocation des différences et des points communs entre l'orange et l'éponge. [...]
[...] La description dépasse néanmoins le simple domaine des sens et s'étend à d'autres territoires insoupçonnés. Ponge insiste sur la prononciation même du mot orange qui ne requiert aucune moue appréhensive. Son idée de faire appel à la puissance d'évocation d'un mot –d'un son- a d'ailleurs été reprise par les publicistes de France Telecom avec le produit Orange. En effet, l'orange est synonyme de beauté, de goût et de parfum agréables, mais est aussi un des fruits les moins chers du marché. [...]
[...] Axes de lecture : Cependant le poète qui assigne à la poésie le même rôle que Cocteau est sans doute Francis Ponge. Son œuvre la plus connue, Le Parti pris des Choses (1942) est un recueil de courts poèmes en prose décrivant, d'une façon radicalement différente de ce à quoi l'on peut s'attendre, des choses à première vue banales et indignes de faire l'objet d'un poème. Nous allons monter l'originalité de ce point de vue en nous appuyant pour cela sur un extrait, l'Orange. [...]
[...] On a ici affaire à une comparaison implicite entre la France vaincue (la prononciation du mot France étant très semblable à celle du fruit) et l'orange une fois pressée. En effet, comme le fruit qui donne à son bourreau la chance de sentir ses arômes et de mordre à pleines dents ses chairs, le pays était économiquement culturellement- pillé par l'Allemagne. Cependant l'attitude de l'orange/France est préférable à celle de l' éponge (l'Autriche absorbant tout, car une part d'elle résiste : les pépins. [...]
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