Lecture analytique de l'extrait "Le mollusque" tiré de l'oeuvre de Francis Ponge Le Parti pris des choses.
[...] Dans sa demeure réside sa beauté, il n'a pas de beauté intérieure, ainsi ce logis est en même temps son tombeau ainsi que sa beauté. Il peut être bien fait et c'est ce qui fait sa valeur. Voilà pourquoi à la mort du mollusque d'autres peuvent venir y habiter, faire de ce tombeau leur demeure, violer la sépulture en quelque sorte ce que fait le pagure, c'est-à-dire le Bernard Lhermitte. Lui vivant, il ne pourrait en chasser le mollusque, rien à faire pour l'en tirer vivant nous dit le poète, il faut attendre la mort du mollusque pour occuper sa demeure. [...]
[...] Le poète nous dit : quelque chose comme la couleur dans le tube La réalité consistante du mollusque est en dehors de lui c'est sa carapace, sa coquille. Cette coquille le renferme comme un rempart qui le protège, comme un écrin. Dans un premier temps, nous verrons l'être, la qualité qui n'a pas encore de consistance, ensuite nous nous attacherons à la coquille, la dureté qui le protège, son extérieur. Enfin nous verrons l'allégorie qui induit le sens, et avec elle nous devinerons cet être sans qualité ou plutôt dont la seule qualité est d'être. [...]
[...] La réalité telle qu'elle nous apparaît, d'une chose des plus précieuses, est donc bien trompeuse. Le mollusque est toute intériorité, il réside tout entier dans la tentative de rester fermé, de se clore sur soi-même. Il n'a pas d'existence, l est un être, presque une qualité nous dit Ponge. Il n'est pas même la porte qui le protège tout juste le blount, ce qui en permet la fermeture ou l'ouverture. Par rapport à l'intrus, à tout ce qui vient de l'extérieur il maintient la fermeture une sorte de muscle qui retient la porte, empêche qu'on ne l'ouvre. [...]
[...] L'homme est donc contenu tout entier dans le verbe, dans les mots, l'homme-le mollusque dans leur coquille de discours. Le poème est cette coquille où vient se loger la parole du poète, le corps du poète. Ses paroles sont cette coquille abandonnée par l'écriture, elle nous est livrée par le livre, et nous voici violeur de tombeau, nous lecteur nous avons ouvert cette coquille vide par notre lecture, nous sommes venus nous y mettre, loger notre sensibilité, risquer nos sens. [...]
[...] Les mollusques n'ont pas de charpente, pas de squelette, à défaut de celui-ci, ils ont donc une coquille. Les êtres vertébrés on la dureté en eux, il porte à l'intérieur d'eux-mêmes, leur coquille, en quelque sorte, ce sont le crâne et les os. Les mollusques n'ont ni crâne ni os, ils ont la coquille à l'extérieur de leur corps, et sont contenus par leur squelette alors que les vertébrés, eux, le contiennent. Le squelette les porte à l'intérieur d'eux-mêmes, alors que pour le mollusque la coquille, leur squelette externe, les contient, les renferme. [...]
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