Bon nombre d'auteurs soulignent l'individualisme dont nos sociétés modernes seraient marquées. Mais ne s'agit-il que d'un phénomène moderne ?
En première approche, le propre de l'homme semble justement se concentrer dans son individualité (...)
[...] Une main morte est comme la main de pierre d'une sculpture, qui n'est main que par similarité formelle. C'est sur cette similarité formelle que se fonde l'imposition d'un même nom, mais il s'agit là d'un cas pauvre de similarité ou d'identité, que le Stagirite nomme ici l'homonymie (définie l. 15-16). Deux choses sont donc homonymes si et seulement si elles n'ont en commun que le nom, et une pauvre similarité formelle, comme un lit réel et un lit en peinture. [...]
[...] Non pas dans le fait que la voix humaine soit un signe d'autre chose cela, les autres animaux que l'homme l'ont aussi. Non pas, non plus, dans le fait que nous soyons capables de nous comprendre les uns les autres cela aussi se trouve chez les autres animaux. La différence se trouve dans ce à quoi renvoie notre langage. La communication animale est limitée à la signification d'états sensoriels : le douloureux et l'agréable. Le langage humain gravit un échelon supplémentaire : notre langage existe en vue de manifester l'utile et le nuisible, et par suite aussi le juste et l'injuste (l. [...]
[...] On saisit ici pourquoi les Modernes (au premier chef desquels, Hobbes, par exemple) s'opposeront tant à Aristote : pour eux, la cite n'est pas naturelle, elle est une construction humaine, et la meilleure analogie pour saisir son essence est donc celle de l'objet technique, surtout pas de l'organisme naturel. Mais Hobbes, lui, imagine des hommes déjà humains avant la vie en cité, ce qui est impossible selon Aristote, et c'est de cette impossibilité que notre texte cherche à rendre raison. Mais que nous apprend l'analogie sur l'antériorité de la cité ? [...]
[...] Dès lors on peut légitimement se demander si l'homme n'est pas par nature un animal politique. C'est ce que soutient Aristote dans un passage des Politiques. Pour le Stagirite, le propre des hommes est de vivre ensemble, qui plus est dans un certain type de communauté, la cité. Pour démontrer sa thèse, Aristote en passe par deux moments principaux. Dans un premier temps, conjuguant un fait (le langage) et un axiome la nature ne fait rien en vain le Philosophe distingue l'homme de l'animal et spécifie ainsi en quoi l'homme est par nature porté à vivre en communauté. [...]
[...] Mais une main qui a été coupée ne peut plus remplir sa fonction. Or, affirme Aristote, toutes les choses se définissent par leur fonction et leur vertu (l. 14) Aristote soutient donc ici que l'essence d'une chose, ce qu'elle est en propre, et que l'on exprime dans sa définition, est au premier chef constituée par la cause finale de la chose. Définir une table c'est donc d'abord préciser qu'il s'agit d'un objet servant à écrire ou manger. C'est pour cela qu'une table doit avoir un plateau rigide, par exemple. [...]
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