Pierre Sansot, Poétique de la ville, lieu urbain, urbanisation, American dream, New York, Voyage au bout de la nuit, Manhattan Transfer, Amerika, ville
La ville de New York devient dès le début du vingtième siècle le foyer de diverses cultures, une métropole en constante évolution. L'arrivée de millions de migrants contribue à sa croissance rapide, les quartiers se construisent rapidement. Dans les années 1920, l'architecture devient de plus en plus verticale, La Grosse Pomme s'élève et érige encore aujourd'hui les immeubles les plus grands du monde. Melting pot, emblème de la prospérité et de la réussite sociale, l'American dream amène avec lui une quantité incroyable de gens venus du monde entier à la recherche d'une vie meilleure.
[...] Dans Voyage au bout de la nuit, Céline dépeint un tableau de New-York tout aussi effrayant. C'est dans sa chambre d'hôtel, seul, que Bardamu ressent le désordre qui l'entoure: D'un grondement périodique les murailles tremblaient du côté de ma fenêtre. Passage du métro aérien. Ils bondissaient en face, entre deux rues, comme un obus, remplis de viandes tremblotantes et hachées, saccageait à travers la ville lunatique de quartier en quartier. On le voyait là-bas aller se faire trembler la carasse juste au-dessus d'un torrent de membrures dont l'écho grondait encore bien loin derrière lui (...) page 428. [...]
[...] J'en avais pas acquis moi une seule idée bien solide comme celle qu'il avait eue pour se faire dérouiller. Plus grosse encore une idée que ma grosse tête, plus grosse que toute la peur qui était dedans, une belle idée, magnifique, une bien commode pour mourir... page 614. Son ami Robinson, a été assassiné pour ses idées. Bardamu, à présent seul et étant allé jusqu'au bout de la nuit , se rend compte qu'il ne mourra jamais pour ses positions. [...]
[...] La ville semble tout à fait hostile aux Hommes, et ne saurait répondre pleinement aux attentes que les personnages auraient pu avoir. Au long de leur parcours, ces derniers ont dû se résoudre à admettre que le rêve américain n'était qu'une illusion et périr à cause de lui, ou bien à s'émanciper du lieu urbain, tant bien que mal. Nos protagonistes doivent parvenir à une conclusion à la fin de cette expérience hors du commun, cependant, il semblerait que ce choix ne soit pas toujours le leur. [...]
[...] Le lieu urbain les soumet à des épreuves encore jamais affrontées, et ils vont devoir se battre pour y trouver leur place. C'est le début d'un parcours initiatique qui frise au délire et au chaos. Comme nous l'avons vu précédemment, New-York provoque un enthousiasme enfantin chez les différents personnages. L'infantilité est un thème récurrent dans les oeuvres d'Amérique, et pour cause, le lieu urbain ramène à l'enfance, mais pas toujours de manière positive. C'est souvent un regard naïf et crédule qui est porté sur la ville. [...]
[...] La ville est un véritable émerveillement pour celui qui la voit sous le prisme de l'enfance. L'Amérique tant rêvée éveille chez les protagonistes un élan d'optimisme et de candeur. Dès qu'ils abordent ses côtes, ils sont frappés par l'unicité de la ville et envisagent déjà un avenir en son sein. Aux premiers abords, New-York reste encore un fantasme, et déclenche une euphorie chez les personnages. Mais toutefois, alors qu'ils entament leur voyage dans les entrailles de ce lieu inconnu, ces derniers se rendent assez vite compte que la réalité est autre. [...]
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