Commentaire composé semi-rédigé sur Les Petites Vieilles, poème de Charles Baudelaire.
[...] C'est sans doute à l'occasion de sa flânerie à travers la Paris que Baudelaire croise ces Petites Vieilles L'urbanisme fait apparaître des villes énormes et nouvelles dans la seconde moitié du XIXème siècle comme ce nouveau Paris que le baron Haussmann fait sortir de terre, après avoir préalablement détruit le vieux Paris. Mais ce vieux Paris n'a pas encore complètement disparu. Il en reste des ruines. Les Petites Vieilles sont les témoins de cet ancien urbanisme de Paris et lui survivent. [...]
[...] Le poète montre à la fois sa cruauté et sa fascination à l'égard de ces pauvres êtres. Ces parias prennent à ses yeux une dimension mythique et suscitent chez le poète nombre de sentiments qui n'excluent pas la perversion. Lecture Les Petites Vieilles A Victor Hugo IV Telles vous cheminez, stoïques et sans plaintes, A travers le chaos des vivantes cités, Mères au cœur saignant, courtisanes ou saintes, Dont autrefois les noms par tous étaient cités. En partenariat avec www.bacfrancais.com Vous qui fûtes la grâce ou qui fûtes la gloire, Nul ne vous reconnaît ! [...]
[...] La lourdeur des vers, régulièrement rythmés, traduit le dégoût pour un tel type société : à travers / le chaos des vivan/ tes cités Le monde moderne est prisonnier du présent. Il est soumis aux impératifs du progrès, du matérialisme. Ce monde-là ignore les valeurs spirituelles, il dédaigne l'art. L'époque qui condamne les Fleurs du mal est aussi celle qui verra triompher les Homais dont se moque Flaubert dans Madame Bovary. La société, dans ces conditions, perd la mémoire de sa grandeur et de son passé : nul ne reconnaît sous le masque du vieillissement, la véritable beauté du monde. L'homme est prisonnier des apparences. [...]
[...] Je goûte à votre insu des plaisirs clandestins : Je vois s'épanouir vos passions novices ; Sombres ou lumineux, je vis vos jours perdus ; Mon cœur multiplié jouit de tous vos vices ! Mon âme resplendit de toutes vos vertus ! Ruines ! ma famille ! ô cerveaux congénères ! Je vous fais chaque soir un solennel adieu ! Où serez-vous demain, Eves octogénaires, Sur qui pèse la griffe effroyable de Dieu ? Baudelaire, Les Fleurs du mal Etude La vie urbaine Une vision antithétique Ce qui frappe d'abord c'est le contraste entre le silence des laisséspour-compte de la société et le tumulte de la vie urbaine. [...]
[...] Ce sont ces aspects des vieilles que le poète seul est capable de percevoir. Le terme de passions novices »montre qu'il sait retrouver leur jeunesse. III/ Le regard du poète Un regard attendri Réprouvé et maudit, le poète est aussi. Il est incompris par des êtres qui le méprisent. Le poète est en quelque sorte un exilé dans un monde qui n'est pas fait pour lui. Il est chétif, maigre comme ces petites vieilles. Dans la seconde strophe, la symétrie des insultes, soulignée par le chiasme : un ivrogne et un enfant rappelle le déchaînement des hommes d'équipage contre l'albatros La misère rapproche tous ces êtres faits pour vivre ailleurs, peutêtre hors du monde ? [...]
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