Dès le début du poème, l'auteur présente deux protagonistes, le poète et la femme aimée : il s'adresse directement à elle par l'emploi du pronom « vous », l'impératif « rappelez-vous » v.1 et « dites » v.45, l'utilisation d'apostrophes : « mon âme » v.1, « ô ma beauté » v.45. A la fin, le narrateur se distingue par l'emploi du pronom « je » mais dans l'ensemble du poème, il emploie le pronom « nous » v. 1 et v.34, donnant ainsi l'image d'un couple uni (...)
[...] Une déclaration d'amour 2. Une description macabre 3. Les leçons du poète Analyse Introduction : Les Fleurs du Mal est un recueil de Charles Baudelaire, qui annonce par sa liberté de ton et de thèmes la modernité poétique. Le vingt- neuvième texte de la section Spleen et Idéal décrit un cadavre en putréfaction, motif normalement impropre au traitement poétique. Tout le talent de Baudelaire réside dans l'originalité de ce poème, qui renouvelle avec audace le thème du Carpe Diem. Une déclaration d'amour ? [...]
[...] Ainsi, le poème semble s'inscrire à première vue dans la tradition des poèmes amoureux. Le poète et la femme aimée se promènent dans une nature accueillante. Pourtant, cela n'est qu'une apparence puisque les deux personnages vont découvrir un tableau horrible : celui d'un cadavre en décomposition, ce qui va créer un décalage saisissant avec la première impression donnée. Une description macabre : Le poète joue sur un effet de surprise d'abord car il insiste sur l'aspect inattendu de la découverte. [...]
[...] L'horreur de la vision est accentuée par l'évocation des sentiments éprouvés (par la femme vraisemblablement) : charogne infâme cette horrible infection v.38. Cette dernière expression est mise en valeur par l'antéposition de l'adjectif et par la diérèse. La précision vous crûtes vous évanouir donne un ton un peu précieux en décalage avec la réalité macabre et atroce. La description dépasse le simple réalisme et devient une vision épique (registre utilisé pour raconter les exploits d'un héros ; utilisation de l'amplification). [...]
[...] Baudelaire reprend les thématiques classiques de la poésie baroque : MEMENTO MORI (souviens-toi que tu vas mourir) et de la poésie pétrarquiste CARPE DIEM (profite du jour). A travers le discours à la femme aimée des vers 37 à 48 (apostrophes, emploi de l'impératif et du futur pour donner des conseils), Baudelaire rappelle que la mort détruit la beauté. Il propose une réflexion sur la condition humaine. Mais il introduit des décalages par rapport à la poésie traditionnelle : il propose une alternance entre alexandrins (utilisés dans la poésie classique pour traiter de sujets graves, sérieux) et octosyllabes, ce qui donne une légèreté de ton. [...]
[...] La poésie classique sublime la beauté de la femme, ici, le poète, cruel, lui annonce sa déchéance future ! Au contraire, le poète semble un être à part ; le pronom je l'isole du reste de l'humanité ; alors que la femme est associée à des verbes au futur, il l'est à des verbes au passé composé j'ai gardé v.47) ou au présent achève donc il n'est pas soumis aux lois du temps, à la mort. Il oppose de manière cynique la condition mortelle de la femme à la sienne. [...]
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