Commentaire composé semi-rédigé du poème La Guerre, l'amour de Guillaume Apollinaire issu du recueil posthume "Poèmes à lou".
[...] Ces étoiles sur lesquelles s'achève le poème sont peut-être de vraies étoiles (la nuit est tombée) ou de fausses étoiles (en l'occurrence des chandelles guerrières qui éclairent le paysage avant de procéder à un bombardement systématique). Le ciel devient alors une cavale à la crinière enflammée et Apollinaire retrouve les grands mythes de l'humanité à travers une poésie qui délire. Conclusion Ainsi sont donc confondus dans ce poème deux thèmes : l'amour et la guerre. La fusion est telle que c'est une sorte de recréation du monde, comme si le monde guerrier ne pouvait être rendu que par ces délires, ces métamorphoses. [...]
[...] Fanfares, canons, obus La guerre (l'armée en tout cas) apparaît sous une forme plus musicale avec ces fanfares (v.8) qui éclatent, et que l'on fait ensuite sonner dans la dernière strophe en une heureuse fanfare (v.13). Mais les termes militaires envoient aussi à des notions tout aussi bruyantes, mais beaucoup moins pacifiques : ce sont des sabres (v.3) aussi qui, avec les éperons parsèment le ciel de ce soir Les canonniers (v.4) s'en vont et on s'imagine qu'ils emmènent les canons avec eux. [...]
[...] De même le vers Et tes cheveux sont fauves comme le feu d'un obus est construit sur un schéma voisin mais inversé (d'abord c'est le canon qui fait penser au corps, puis les cheveux font penser aux obus). Par une sorte de chiasme, la couleur fauve des cheveux fait aussi penser aux obus. III/ Un réel détraqué En partenariat avec www.bacfrancais.com Un monde chaotique revu par un regard subjectif La réalité est omniprésente dans le texte, mais le regard d'Apollinaire entend restituer non le réel tel qu'il est dans une prétendue vision objective du monde mais à travers sa propre subjectivité, ses souvenirs, ses pensées secrètes, voire ses angoisses personnelles. [...]
[...] L'adjectif ardente renvoie au feu, qui est aussi bien le feu que traverse le soldat (c'est le titre du célèbre roman de Barbusse, synecdoque de la guerre) que le feu de la passion amoureuse. Quant au courage il est à la fois celui que doit éprouver le guerrier confronté aux obus et l'amant confronté à la séparation douloureuse et à la blessure de l'absence. Des chocs provocateurs L'univers donc bascule et la femme est derrière toute chose : Nos fanfares éclatent dans la nuit comme ta voix la comparaison montre ici le rapprochement fanfare/voix ne pouvant provenir que d'un esprit entièrement habité par la présence d'une femme aimée. [...]
[...] Mais à aucun moment (il en va de même dans les autres textes contemporains d'Apollinaire) la guerre n'est condamnée. Elle n'est pas exaltée mais plutôt perçue comme un mal nécessaire, une sorte d'épreuve initiatique qui va permettre à l'homme de mériter la femme qu'il a provisoirement quittée pour s'engager. [...]
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