Aloysius Bertrand, "La ronde sous la cloche"

Résumé du document

Extrait du recueil de poèmes

Extraits

[...] Une référence biblique Conclusion Extrait du recueil de poèmes Gaspard de la nuit, ce texte d'Aloysius Bertrand, intitulé La ronde sous la cloche, est novateur sur bien des points. Cela lui valut de n'être publié qu'un an après la mort de son auteur, en 1841, dans la plus grande indifférence. En effet, Bertrand, un des inventeurs de la poésie en prose avec Rousseau et Chateaubriand, rompt ici avec ses contemporains. Ce poème, bien qu'écrit en pleine période du romantisme et dédié à un peintre romantique, propose des thèmes plus sombres, presque mystiques. [...]

[...] Aloysius Bertrand rappelle tout d'abord son lecteur à ses peurs infantiles, à la crainte que tout homme éprouve face à l'obscurité. Il utilise pour cela le champ lexical de la nuit, évoquant les ténèbres la lune (l.5 et 19) et les nuées ces dernières étant des obstacles à toute lumière, entourant la scène d'un voile noir. Seuls des éclairs et la foudre parviendront à percer ces nuages, renvoyant le lecteur à une autre de ses peurs ancestrales : l'orage. De plus, l'auteur utilise un procédé de personnification de certains éléments naturels. [...]

[...] Ces procédés contribuent, d'autre part, à l'égarement du lecteur, perdu entre le réel et le fantastique, entre vie et rêve, entre nuit et apocalypse, oppositions qui structurent le texte entier. Ainsi, Aloysius Bertrand, en se distinguant des codes traditionnels, invente une nouvelle forme de poésie, tout en maîtrisant totalement son œuvre. En étant l'un des pionniers du poème en prose, Bertrand a ouvert la voie à une poésie nouvelle, laissant plus de libertés à ses auteurs. L'ampleur et l'importance de l'œuvre d'Aloysius Bertrand est sans conteste, puisque même Charles Baudelaire a reconnu s'être inspiré de celui-ci pour son œuvre Les Fleurs du Mal. [...]

[...] Cette frontière est représentée par la fenêtre de la chambre. Elle permet au personnage de contempler le déluge extérieur tout en le protégeant. Elle ne s'ouvrira qu'à la fin du texte, mais ne laissera entrer qu'une chose rationnelle : les fleurs de mon jasmin (l.22). Le texte est d'ailleurs structuré autour de cette frontière : le fantastique prend le dessus après la première évocation de la fenêtre puis le rêve prend fin à sa seconde évocation, rendant toute sa place à la réalité. [...]

[...] La ronde sous la cloche décrit une scène d'orage teintée de fantastique. Un vieux clocher et des magiciens en toile de fond achèvent de planter un décor des plus étranges. En quoi se démarque le poème en lui-même de la poésie classique ? En quel sens cette œuvre met-elle en opposition le fantastique et le réel ? Dans ce poème résolument novateur, Aloysius Bertrand rompt les codes de la poésie et nous livre sa propre vision de la poésie, collant au plus près de son étymologie qui est : création. [...]