Le recueil de Paul Eluard intitulé Les Sept Poèmes d'amour en guerre est un exemple de poésie de la résistance. Un de ces poèmes, publiés en 1943 clandestinement et sous le pseudonyme de Jean du Haut, illustre la tension qui parcourt la poésie engagée: il dénonce à la fois l'horreur de la guerre, exalte l'espoir d'une fraternité universelle et appelle à une lutte sans merci. Ainsi, nous verrons que ce poème composé de trois quatrains et de deux quintils repose sur une antithèse significative, qui a pour but de persuader le destinataire de lutter contre la cruauté de la guerre afin de recouvrer justice et fraternité.
[...] Pour cela le poète utilise un certain nombre de procédés. Tout d'abord, la volonté farouche de persuasion se marque par l'utilisation d'une autre figure de rhétorique omniprésente, l'anaphore. La répétition au début de onze vers de la locution adverbiale Au nom de . signifiant considération de . étant donné . ou encore à cause de . crée une insistance. [...]
[...] En effet, malgré l'apparente juxtaposition et le cloisonnement des thèmes opposés circonscrits chacun dans plusieurs strophes distinctes, on peut voir que le passage d'une strophe à l'autre est toujours motivé. Ainsi, chaque vers de la première strophe semble être repris dans la deuxième. Au front métonymie de la pensée, fait écho la notion intellectuelle espoir»; des yeux» au vers 2 on passe aux larmes» au vers 7 ; et enfin, de la bouche» embrassée au vers 3 sortent des plaintes» et des rires» aux vers 7 et 8. [...]
[...] Tout d'abord, celui de l'amour est développé par l'évocation d'un bonheur simple dans la troisième strophe. Les allusions aux rires dans la à la douceur qui lie nos mains qui apparaissent comme des impressions fugitives mais emblématiques suggèrent la joie et une union bienveillante. Le thème de la fécondité et de la beauté présent dans la nomination des fruits» et des fleurs» est repris au dernier vers de la strophe dans la double qualification, très méliorative, de la terre belle et bonne De même, la première strophe à travers les connotations valorisantes des adjectifs juxtaposés «parfait et profond» et l'évocation du regard des yeux que je regarde» - et du baiser de la bouche que j'embrasse» - introduit le thème d'un échange fraternel et/ou amoureux. [...]
[...] Le recueil de Paul Eluard intitulé Les Sept Poèmes d'amour en guerre est un exemple de cette poésie de la résistance. Un de ces poèmes, publiés en 1943 clandestinement et sous le pseudonyme de Jean du Haut, illustre la tension qui parcourt la poésie engagée: il dénonce à la fois l'horreur de la guerre, exalte l'espoir d'une fraternité universelle et appelle à une lutte sans merci. Ainsi, nous verrons que ce poème composé de trois quatrains et de deux quintils repose sur une antithèse significative, qui a pour but de persuader le destinataire de lutter contre la cruauté de la guerre afin de recouvrer justice et fraternité. [...]
[...] De même, aux vers et on note un subtil jeu d'écho. Le terme central du chiasme entre les mots plaintes», rire rires» et peur est repris dans le premier vers de la strophe suivante. Le lien qui est fait entre ces différents rires -les premiers sont synonymes de cruauté et de cynisme parce qu'ils sont suscités par des plaintes» et parce qu'ils suscitent la «peur les seconds renvoient à une joie innocente et banale puisqu'ils éclatent dans la rue» - souligne le contraste et met en valeur encore l'horreur de la guerre. [...]
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