Analyse linéaire (niveau Lettres sup hypokhâgne) du poème Marie d'Apollinaire issu du recueil Alcools. D'abord une introduction sur le recueil Alcools suivie de l'analyse des strophes qui sont directement citées dans le document.
[...] Ici, elle est liée au désir de possession (Un cœur à moi, v. 14). Strophe 4 Sais-je où s'en iront tes cheveux Crépus comme mer qui moutonne Sais-je où s'en iront tes cheveux Et tes mains feuilles de l'automne Que jonchent aussi nos aveux 1 : Le retour à l'image du corps féminin s'accompagne de sa fragmentation. Seuls s'en vont les cheveux (Sais-je où s'en iront tes cheveux, v.16), la répétition au vers 18 donne un effet de refrain, technique utilisée dans Le Pont Mirabeau intertexte principal du poème entier : Le poème se fait dans cette strophe écho à lui-même. [...]
[...] - Brouillage spatial : Vous y dansiez petite fille mais où dans elle ? Est-ce sur le pont Mirabeau ? Cela induirait un système d'écho intertextuel entre les poèmes de fin d'amour sur Marie Laurencin : La sonorité de la strophe semble rappeler la contredanse avec l'utilisation des sons (petite ; maclotte ; sautille) et des (quand ; maclotte ; cloches), la sonorité du mot rare que Apollinaire utilise est surexploitée mais n'est-ce pas ce même Apollinaire qui s'enthousiasmait à la prononciation de ces mots rares ? [...]
[...] Pourquoi cet intérêt si vif pour ce recueil ? Il est qualifié par la critique de bizarre et de livresque Le goût de Apollinaire pour les découpages/collages (la réutilisation de vers de poèmes inachevés, les récritures de textes non littéraires, les réminiscences de lectures fragmentaires) lui vaut en effet ces critiques inconvenantes. Certes, l'auteur n'a rien d'un néoclassique, mais Alcools reste un recueil qui ne s'affranchit pas encore tout à fait de la forme des Anciens mais qui pose en même temps les bases d'un modernisme radical en totale rupture avec ses prédécesseurs, c'est ce qui, en général, est considéré comme remarquable dans ce recueil. [...]
[...] La construction en est minutieuse et se donne l'air déconstruite : Plus qu'un poème uni, c'est un poème qui recherche l'unité, la forme y joue bien sûr un rôle mais aussi la comparaison, les métaphores filées (les brebis), et les échos entre les strophes de Marie et le poème Le pont Mirabeau : Poème que l'on pourrait qualifier de cubiste si l'appellation était permise en littérature. En effet ; il en reprend les techniques : fragmentation, collage, juxtaposition des contraires, impression de discontinuité. [...]
[...] La strophe 1 exprimait la dureté, la seconde y répond par la douceur, elles se mêlent dans un mal délicieux au vers 10 qui peut être interprété comme masochisme. Strophe 3 Les brebis s'en vont dans la neige Flocons de laine et ceux d'argent Des soldats passent et que n'ai-je Un coeur à moi ce coeur changeant Changeant et puis encor que sais-je 1 : La strophe marque une rupture totale avec les deux précédentes. Le décor est pastoral (Les brebis s'en vont dans la neige) et la femme a disparue. [...]
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