Baudelaire, "Chant d'automne", "Les Fleurs du Mal"

Résumé du document

Commentaire de texte semi-rédigé du poème Chant d'automne de Baudelaire tiré du recueil Les Fleurs du Mal. Le texte analysé va de "Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres (...)" à "De l'arrière-saison le rayon jaune et doux!". Ce poème de la section "Spleen et Idéal" est inspiré par Marie Daubrin. Ce texte comporte 2 parties : la première composée de 4 strophes insiste sur la vieillesse et la mort suggérées par une série d'impression négatives ; la seconde déplore la fuite du temps, mais sur un mode mineur, car la femme vient adoucir la spleen du poète.

Extraits

[...] chant d'automne, Baudelaire Chez Baudelaire, le spleen devient une des composantes essentielles de l'angoisse d'exister. Dans la section des Fleurs du mal, intitulée "Spleen et Idéal", il prend une place centrale et constitue le mal auquel est confronté le poète qui tente de lui opposer le contrepoison de l'Idéal, représenté par exemple par l'amour idéalisé ou la quête de la Beauté. Ce poème permet une analyse presque clinique du spleen, qui se révèle à la fois comme un mal moral et physique, une impuissance à créer, une incapacité à vivre. [...]

[...] le thème de la chute - image du gouffre : V1 plonger symbole du néant : tomber - image du gouffre : V9 : tombe rime avec son homonyme la tombe »V25 - sentiment de culpabilité méchant »V22 : l'homme échoue dans le temps et est condamné à sa condition de mortel la fuite du temps - sentiment de vieillesse prématurée. bientôt = venue imminente de l'hiver - trop ; en grande hâte souligne la promptitude de la fuite du temps - V15 : confrontation nostalgique d'hier et aujourd'hui. L'imparfait montre que cette période est révolue. [...]

[...] La lumière des yeux de la femme sont trop faible par rapport à l'éclat de la lumière du soleil : le poète rejette les symboles de l'intimité. Vision d'un paysage exotique V19 : la mer incarne la nostalgie d'un ailleurs. Un besoin désespéré de tendresse Impératifs : aimez-moi V21 ; laissez-moi V26 amante ou sœur »V23 ; indifférence du poète ; la tendresse suffit au poète douce beauté Il s'adresse à sa mère V21-26 qui est la seule à pouvoir le protéger, la mère est la figure du don et du pardon. L'image de la mère souligne un monde innocent et pur. [...]

[...] - Le soleil couchant »V24 représente les derniers feux de la vie. - L'automne est connoté de manière positive : douceur, calme, rythme régulier du dernier vers Ce poème est donc à double titre un chant d'automne : il joue sur la correspondance abstraite automne-saison mentale du poète et sur l'analogie concrète douceur automne-douceur de Marie. Ce poème rappelle les poèmes du spleen : il en possède les composantes sensibles, psychologiques et métaphysiques. Mais son originalité est de transformer l'horreur en une extrême harmonie, à tirer de la souffrance un chant dont la beauté repose sur un subtil jeu de correspondances entre l'état mental du poète, la saison et la femme aimée. [...]

[...] Le poème d'abord tragique devient élégiaque, c'est-à- dire pareil à une plainte. A l'angoisse exprimée dans les premiers quatrains succède la douceur d'un ultime bonheur apporté par la femme La lecture analytique étudiera d'abord les différentes manifestations du spleen puis elle mettra en évidence les moyens pour conjurer le spleen. Les différentes manifestations du spleen La synthèse de plusieurs impressions sensibles 1. le bruit - champ lexical du bruit : entends ; écoute - le poète interprète les bruits V13 et 14 : Impression du martèlement engendre les images de l'échafaud »V10 et du cercueil »V14 Images de mort associées à l'hiver dans la symbolique des saisons La périphrase froides ténèbres désigne à la fois l'hiver et la mort. [...]