Pleine mer, Victor Hugo, Littérature, poème, romantisme, humanité, alexandrins, marine, naufrage, Philosophie, épopée, mer, violence, mort
Depuis Chateaubriand, écrivains et poètes romantiques rêvent de faire revivre l'épopée. Chez Hugo, la tendance épique apparaît de bonne heure, puis s'affirme dans les Châtiments ; enfin, élargie jusqu'à devenir une vision originale du monde, elle triomphe dans la Légende des Siècles (1859). Cette épopée ne sera pas, selon la tradition antique, un récit continu, mais groupera un grand nombre de pièces en alexandrins constituant autant d'"empreintes successives du profil humain... moulées sur le masque des siècles", autant de Petites Épopées, selon le titre primitif. L'épopée a donc son héros : l'Homme, et son sujet : l'ascension de l'humanité vers la lumière. "Pleine mer" est un poème en alexandrins, notre extrait contient 42 vers et 2 strophes de longueur différente, décrivant une épave. Il faut savoir que ce qu'on appelle "la pleine mer", c'est le moment où le niveau de la mer est le plus haut, ce qui, en fonction de la météo (notamment du vent), peut être dangereux, car ça facilite le passage des vagues au-dessus des parapets des bateaux.
[...] Pleine mer - Victor Hugo (1840) - Comment Hugo dépeint-il de manière épique le motif du naufrage ? Présentation de l'œuvre Depuis Chateaubriand écrivains et poètes romantiques rêvent de faire revivre l'épopée. Chez Hugo la tendance épique apparaît de bonne heure puis s'affirme dans les Châtiments ; enfin, élargie jusqu'à devenir une vision originale du monde, elle triomphe dans la Légende des Siècles (1859). Cette épopée ne sera pas, selon la tradition antique, un récit continu, mais groupera un grand nombre de pièces en alexandrins constituant autant d'« empreintes successives du profil humain . [...]
[...] Polysémie « lame » = ondulation de la mer par l'action du vent + objet tranchant. Mélange l'anima et l'industriel, comme le cachalot et sa « carcasse de fer » (cf. rime « échine/machine » + adjectif grotesque « mystérieuse et difforme » : parce que pas naturel). Ainsi, Victor Hugo utilise le paysage marin et le motif du naufrage pour en exploiter un sens spirituel, et surtout établir une critique moderniste de l'industrialisation qui envahit le milieu naturel et le corrompt. C'est une justification de la violence naturelle à l'égard des Hommes. [...]
[...] Comment Hugo dépeint-il de manière épique le motif du naufrage ? On peut distinguer 2 mouvements : 1. La strophe qui fait le constat du paysage propice au naufrage 2. La strophe qui décrit l'épave qui a subi le paysage Analyse de l'œuvre Première strophe Le premier mouvement, la première strophe, observe le paysage qui entoure le marin, ce qui est attesté par l'article défini qui actualise les substantifs « abîme » et « vent ». Les définitions du vent et de l'abîme semblent inversées, le verbe « gronder » étant le verbe cliché dans la langue française utilisé pour désigner le bruit fort produit par le vent, cette entité invisible, insaisissable, ce « on ne sait quoi de terrible ». [...]
[...] Reprise du « on » généralisant + souligne le caractère anonyme du bateau « on ne sait quel cadavre » + caractère cadavérique explicité + expression vieillie « à vau-l'eau » = » au fil de l'eau » = l'épave dérive et est ballottée par la mer, mouvement cf. isométrie « On ne sait/quel cadavre//à vau-l'eau/dans la mer » L'expression « Œuf de titan » rappelle encore la taille du navire et introduit la dimension mythologique de l'épopée + Homme VS entités supérieures. Le trimètre résume la destinée d'un navire ou de l'Homme, le pronom démonstratif ne permettant pas d'identifier le référent « Cela vogue/cela nage/cela chavire ». L'expression semble se décider pour le navire (cf. [...]
[...] L'épave ne remplit plus les fonctions premières, ce qui le rend inutile et misérable du navire : être une frontière entre les milieux, l'absence de frontière étant déjà observé dans la strophe 1 : « L'onde pas/se à travers//ce débris ;/l'eau s'engage et déferle en hurlant le long du bastingage » + enjambement et isométrie. Le milieu marin est une violence, il « tourmente » et pourtant le spectacle de la destruction qu'il engendre est « formidable ». C'est un mouvement destructeur conscient « la houle éperdument furieuse saccage » (diérèse sur « furieuse »). Le milieu marin met en action une vengeance contre les Hommes, peut-être méritée, qui pollue son espace avec la « carcasse de fer », « la cage où jadis une roue effrayante a tourné » (moteur ?), « d'affreux canons rouillés tendent leurs cous funestes ». [...]
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