Ce genre littéraire apparaît d'emblée difficile à traiter. Que faire des personnages ? Faut-il morceler son explication en fonction des répliques ? Comment y retrouver la substantifique moelle philosophique ?
Pourtant, il faut écarter l'idée qu'il faudrait traiter un dialogue autrement qu'un texte de forme ordinaire. Ceci pour deux sortes de raisons, d'ordre technique et d'ordre philosophique (...)
[...] On pourrait sans doute découper en trois points, en dissociant deux types de différences entre l'art d'accoucher et la maïeutique : selon l'opposition entre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas ; selon qu'on accouche les hommes-âmes et non les femmes-corps Mais on peut alors craindre un alourdissement inutile. c - L'explication du texte 1 Y a-t-il une spécificité de la maïeutique ? Cette question est la première que doit se poser le lecteur. Le texte ne se comprend pas sans un fond de similitude entre maïeutique et art d'accoucher, sans quoi la comparaison serait impossible. [...]
[...] Ce n'est donc pas chez lui un problème de situation (temporelle et accidentelle), mais de condition. Comment l'établir ? Il faut avouer qu'il y a de quoi s'y tromper. Socrate expose lui-même le malentendu que provoque sa conduite dans le jugement extérieur des autres : on l'accuse de ne détenir aucune sagesse. La preuve : il ne donne jamais son avis sur aucune question. Le blâme est véridique avoue-t-il. Mais en quoi exactement ? Dans le fait qu'il ne donne jamais son avis personnel, sans plus. [...]
[...] Ainsi se déploie l'art de rendre et demander raison qui est proprement la dialectique philosophique (République d). - Il faut cependant se garder d'en déduire que la forme dialoguée doit être considérée comme un pur accident rhétorique. Au contraire, toute pensée philosophique apparaît de nature dialogale. La vérité philosophique ne se donne pas dans un discours monolithique qu'il suffirait d'apprendre comme un savoir tout fait, mais par un long cheminement personnel, que chacun doit assumer pour son propre compte. La méthode socratique est donc indissociable de la pensée. [...]
[...] Les disciples ne seraient plus que des réceptacles vides dans lesquels on déverserait des connaissances. Socrate pourrait bien être considéré comme un maître ses disciples ne seraient plus des disciples mais seulement des élèves. Cela signifierait qu'ils ne sont capables d'aucune vérité, seulement de réceptivité passive. Et la vérité ne serait plus la vérité. Il n'y aurait plus accouchement mais viol des âmes. Socrate nous livre enfin la vraie cause de son impuissance : la contrainte imposée par le dieu Ceci n'a rien à voir avec la stérilité des sages-femmes. [...]
[...] En effet, elle réside au plus profond de chacun de nous, et tout le travail consiste à la mettre au jour. Elle paraît naître, alors qu'elle était déjà là. Remarque Pour présenter son explication de manière satisfaisante, il convient de présenter ce point sous forme de question. Par exemple : quel est le statut de la vérité philosophique ? Tel est l'enjeu majeur de ce passage. b - Préparer un plan Le plan est difficile à identifier. C'est un des inconvénients de la forme dialoguée. [...]
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