Le mythe d'Er est un récit qui clôture La République de Platon. Ce mythe permet à Platon d'exprimer ses idées philosophiques de façon cachée, sur la justice et sur l'au-delà. Nous nous poserons ici la question de ce pourquoi Platon a placé ce récit à la fin de son oeuvre la plus connue. Nous verrons ici en trois temps comment Platon analyse la justice par une réflexion indirecte, puis les emplois particuliers qu'il fait de symboles mythologiques, et comment il exprime le besoin d'un ordre général.
La République est l'un, voire le plus connu des ouvrages de Platon. Dans celui-ci, il aborde de nombreux problèmes sociaux relatifs aux modes de fonctionnement d'Athènes, et dans le texte que nous allons étudier, à la justice. Il nous fait parvenir non pas par un mythe, bien que son nom laisse à le penser, mais par un apologue cette réflexion philosophique. Le thème du jugement est présent dans ce texte dès le premier abord par son champ lexical : "[...] (la peine due à la loi), [...] (le spectacle digne = le jugement)". Er nous relate ici le jugement des âmes, jugement rendu par les moires : "[...]" ou littéralement "le choix des moires", ce qui est parfaitement logique dans la pensée grecque antique. Le fait que dans tout apologue la justice soit rendue par les moires a d'ailleurs pour nom hiérofonte, du grec "[...]", littéralement "sacré". De plus, rien n'est laissé au hasard par les Dieux dans ce jugement : "[...]" ou littéralement "contre le Hasard", [...] indiquant ici l'opposition. Platon cherche ici à faire passer le message du fait que les Dieux sont omniprésents dans le jugement de l'au-delà, et interviennent abondamment, tandis que ce jugement est tout à fait indépendant de la vie antérieure : "[...]" littéralement "sans la vie antérieure". Nous relèverons ici cette omniprésence des Dieux par les références qui leur sont faites (...)
[...] Platon nous délivre un message fort de sens et qui s'inscrit dans une thématique de développement civilisateur dans la durabilité philosophique. [...]
[...] Non seulement il choisit une vie d'animal musical (βιον ζωα μουσίκα) pour honorer son maître Bacchus, qu'il aime et chérit, mais il sauve la musique classique en choisissant cette vie- là μισει γενους littéralement l'aimant (Bacchus) et en la sauvant (la musique)». Ce sacrifice, sûrement inspiré du mythe de Ωφ' εν' Βαχχ (une vieille croyance grecque sur la musique sauvée par le sacrifice d'un héros, très peu répandue alors) inspirera plus tard le célèbre compositeur d'opérettes Jean-Jacques Offenbach, qui écrira en la mémoire de ce mythe antique «Orphée aux enfers». [...]
[...] Le concept d'ordre et de désordre vient de la peur typiquement grecque du chaos originel, dont le nom «Κακαω βαν' νανία» n'est pas cité ici, mais est indiqué par la périphrase : «δαίμονα» ou le Démon, heureusement chassé par les dieux. Ce texte tiré de la république est un fondement de notre civilisation. Platon exprime ici le concept de jugement, non seulement des âmes mais aussi du désordre qui n'est pas philosophique et qui mène les dieux à sanctionner les âmes. Les héros et la mythologie jouent ici un grand rôle en raison de la visée de ce texte destiné à instruire les citoyens Grecs qui connaissaient bien toute la mythologie. [...]
[...] De plus, dans la philosophie platonicienne, il est nécessaire de trouver la mort idéale, la mort philosophique, après avoir mené une vie d'ordre absolu. En effet, comme le dit Platon dans le Phédon : Nαξετε πασσ σε χομμενθαιρρε» que l'on pourrait traduire par Toute vie menée comme l'opposée (de sa mort)» Platon cherche à nous amener à penser comme lui, il est important de souligner qu'il fait pour nous inciter à croire en la vision unique et universelle qu'il a de la mort, en s'exprimant par un personnage qui porte son nom dans le Banquet. [...]
[...] Il nous fait parvenir non pas par un mythe, bien que son nom laisse à le penser, mais par un apologue cette réflexion philosophique. Le thème du jugement est présent dans ce texte dès le premier abord par son champ lexical : νομιζο (la peine due à la loi), θεαν αχιαν (le spectacle digne = le jugement) Er nous relate ici le jugement des âmes, jugement rendu par les moires : μόνον [ ] αίρέσισ ou littéralement le choix des moires ce qui est parfaitement logique dans la pensée grecque antique. [...]
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