Le Planétarium, Nathalie Sarraute, intériorité de Gisèle, quête de soutien, douleurs mentales, Alain Guimier, souvenirs du passé, étouffement maternel, champ lexical de la mort, emprise psychologique, commentaire de texte
Dans son roman "Le Planétarium", datant de 1959 et s'inscrivant dans le genre du Nouveau Roman, Sarraute écrit l'histoire d'un couple : Gisèle et Alain Guimier, qui cherchent à avoir un appartement plus grand. Ce couple est souvent confronté avec la tante Berthe et la mère de Gisèle. Dans cet extrait du texte, Gisèle, qui est perturbée par la conversation qu'elle vient d'avoir avec sa mère au sujet de son couple, explique sa relation avec Alain. Nous n'avons que le point de vue de Gisèle dans ce passage. Gisèle réfléchit à ce que lui a dit sa mère : son mari n'avance pas dans sa thèse, et il souhaite acheter une bergère, qui est, pour elle, moins utile que les fauteuils en cuir qu'elle proposait de leur acheter.
[...] La phrase débute par « Du toc, du trompe-l'œil » ce qui donne l'impression que la phrase provient tout droit de son esprit. L'accumulation de ces termes négatifs nous laisse entrevoir l'énervement de Gisèle. C'est d'ailleurs pour cela que son rythme de pensée s'accélère. Pour conclure, nous pouvons voir que le texte est structuré par les souvenirs du passé de Gisèle. Celle-ci se laisse guider par son mari, mais surtout par sa mère. À chaque fois qu'elle prend peur, un souvenir du passé surgit et refait surface en elle. [...]
[...] Elle le place même comme une sorte de héros : « Elle se laissait guider par lui » (p.59). Cependant, nous n'avons pas l'impression que c'est Alain qui a choisi d'adopter cette position vis-à-vis de sa femme. C'est plutôt elle qui lui a conféré ce rôle de « soutien ». Lui, semble simplement vouloir la guider, lui faire voir les choses telles qu'elles sont réellement, c'est pourquoi il n'hésite jamais à la mettre face aux dures réalités de sa vie : « Rends-toi compte [ ] Ta mère est surtout autoritaire»(p.59). [...]
[...] Elle la perçoit comme un monstre, tapi dans le noir. Cela explique l'utilisation du mot « obscurité », qui laisse sous-entendre que sa mère dissimule sa vraie nature dans le noir, dans ce qui est flou pour Gisèle, et tente de prendre possession d'elle. Le verbe « débattre » montre ici que Gisèle a essayé de se débarrasser de cette chose s'agitant « dans l'obscurité », mais elle n'y est pas parvenue. On peut également comprendre que Gisèle s'est débattue contre sa mère, pour ne pas se faire dévorer, étouffer par elle. [...]
[...] Tout d'abord, nous pouvons voir que ce texte est conduit par un sentiment profond de douleur qui tourne autour du personnage de Gisèle. En effet, cette jeune femme est prise par de violentes irruptions de souvenirs, qui la font souffrir. Le récit s'inscrit dans une focalisation zéro puisque c'est un narrateur fictif et externe à l'histoire qui rend compte des sentiments de Gisèle uniquement. Le point de vue ne change donc pas. Nous pouvons même lire ses souvenirs, ceux qu'elle formule dans son esprit. [...]
[...] Gisèle change donc totalement d'avis, et pense : « Cette bergère énorme ici aurait un air saugrenu, grotesque, c'était ridicule de croire qu'elle pourrait changer cet aspect mesquin, étriqué » (p.65). Gisèle a radicalement changé d'avis. Nous avons l'impression de lire les pensées de la mère de Gisèle à travers elle, plutôt que de lire les pensées de Gisèle. Cela transparaît notamment au moment où il est écrit : « C'était comme le trop-plein d'une âcre vapeur qui avait filtré entre ses dents serrées » (p.65). [...]
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