Mathieu Ricard vient de publier aux éditions Nil « Plaidoyer pour l'altruisme – la force de la bienveillance ». Ce scientifique français, fils du philosophe Jean-François Revel, vit depuis 1972 dans l'Himalaya où il se livre à de nombreux projets humanitaires au Tibet, au Népal et en Inde. Il est par ailleurs le traducteur du Dalaï-Lama Tenzin Gyatso.
L'altruisme peut apparaître comme une valeur désuète et un peu dépassée. Il est vrai que dans notre monde, l'accumulation d'images violentes, de pornographie, de discours sur la crise éloigne de nos pensées l'idée même que l'altruisme, la bienveillance et la compassion puissent faire progresser en quoi que ce soit les relations humaines. Ces valeurs semblent le plus souvent des faiblesses, des utopies irréalisables, de doux rêves issus de l'univers de Oui-Oui ou des Bisounours. Difficile de prime abord d'imaginer que des comportements altruistes puissent améliorer le quotidien de notre entourage et, partant, le nôtre.
[...] L'altruisme peut apparaître comme une valeur désuète et un peu dépassée. Il est vrai que dans notre monde, l'accumulation d'images violentes, de pornographie, de discours sur la crise éloigne de nos pensées l'idée même que l'altruisme, la bienveillance et la compassion puissent faire progresser en quoi que ce soit les relations humaines. Ces valeurs semblent le plus souvent des faiblesses, des utopies irréalisables, de doux rêves issus de l'univers de Oui-Oui ou des Bisounours. Difficile de prime abord d'imaginer que des comportements altruistes puissent améliorer le quotidien de notre entourage et, partant, le nôtre. [...]
[...] L'âge de l'altruisme est venu, pour Mathieu Ricard. Même des économistes comme Stieglitz développent l'idée d'une nécessité de réduire les inégalités pour favoriser une harmonie durable de la société. Carol Gilligan, avec ses développements sur la société du care autrement dit de l'attention pour autrui autour de valeurs comme la sollicitude, le soin, le cœur, l'attention ou la prévenance, va dans le même sens au niveau des sciences sociales. L'altruisme est donc une nécessité à la fois dans la vie individuelle, sociale, démocratique et économique. [...]
[...] C'est simplement la motivation de faire le bien des autres sans calcul. L'égoïsme, à l'inverse, c'est favoriser son intérêt en ignorant celui des autres, voire au prix de celui des autres. Alexandre Jollien dit que : Dans l'ego, ça sent le renfermé. L'égoïste est celui qui se gonfle de vanité au moindre compliment, qui se complait dans la louange ; qui est outrageusement affecté par la critique ; qui se vautre dans l'importance de soi et vit en permanence dans l'obsession de soi. [...]
[...] Voilà pourquoi l'altruisme est plus fondamental et plus nécessaire que jamais. L'altruisme et la compassion prennent une résonance particulière dès lors que la survie à moyen terme de l'humanité est engagée. Mathieu Ricard situe dans son livre l'altruisme par rapport aux différentes perspectives de l'humanité. Les économistes raisonnent et font leurs comptes à plus ou moins un an. Vision à court terme donc. La prise en compte des générations futures n'est pas de leur ressort. Mais les décisions prises aujourd'hui impactent très directement l'avenir. [...]
[...] C'est même le point culminant des années qu'il a passées auprès des maîtres bouddhistes, la quintessence de l'enseignement du dharma. L'altruisme et la compassion sont pour lui au cœur des valeurs humaines. Rien à voir avec une noble utopie, avec les bons sentiments. C'est une nécessité absolue pour une vie meilleure. Voire même pour la survie de l'humanité. Le monde est dans un grand désarroi. L'économie va très vite et ne cesse de s'accélérer grâce aux évolutions technologiques et du fait de l'effondrement des idéologies du XXe siècle. [...]
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