La Place, Annie Ernaux, autobiographie, écriture autobiographique, genre littéraire, classe sociale, famille, objectivité
Tout ce qui n'est pas utile au récit est ici supprimé sans autre forme de procès. La politique d'Annie Ernaux est axée sur la sobriété pour raconter et décrire la vie des gens sobres. Elle refuse de faire de l'art littéraire sa priorité dans le roman, celui-ci doit être entièrement axé sur la vie de son père et la description de ce gouffre entre elle et lui, elle refuse catégoriquement le lyrisme ou le pathétisme, tout simplement car monsieur Duchesne n'a rien en lui qui peut, à nous lecteurs, nous faire éprouver ces sentiments.
[...] Tout ce qui n'est pas utile au récit est ici supprimé sans autre forme de procès, la politique d'Annie Ernaux est d'être accès sur la sobriété pour raconter et décrire la vie de gens sobres. Elle refuse de faire de l'art littéraire sa priorité dans le roman, celui-ci doit-être entièrement accès sur la vie de son père et la description de ce gouffre entre elle et lui, elle refuse catégoriquement le lyrisme ou le pathétisme, tout simplement parce que monsieur Duchesne n'a rien qui, en lui puisse, à nous lecteurs, nous faire éprouver ces sentiments. [...]
[...] On remarque aussi l'emploi d'un verbe assez important, essayer, ici conjugué au singulier de la première personne de l'imparfait. Essayais. Elle tente d'amuser son fils, parce que ces mesdames messieurs de première classe n'aiment pas le bruit et les enfants qui bougent. On comprend qu'elle a déjà un minimum d'expérience avec les voyageurs de première classe, ce n'est pas une Va-nu-pieds qui est parachutée en première classe, elle connaît déjà ce monde, cette caste en quelque sorte. Et pourquoi la connaît-elle ? Parce qu'elle en fait déjà partie ! [...]
[...] Un incipit progressif ou elle nous donne quelques informations sur la genèse de La Place, et qui nous poussent de fait, à dévorer cette œuvre biographique et nous le découvrirons, également autobiographique d'une seule traite. Le récit véritable, sans maquillages, sans enjolivements. Le choix d'un sujet Indices temporels et chronologie de la genèse de La Place Notons que dans cet extrait nous avons quatre paragraphes. Dans le premier, on peut remarquer, que l'on est dans la constance de la mort du père, certes, il est mort, mais la vie continue. Une sorte de cohérence s'installe entre le premier incipit et les premières lignes de ce premier paragraphe, c'est le train du retour. [...]
[...] Ce livre est donc à la fois une sorte de matérialisation de la résurgence de la mémoire d'Annie Ernaux, elle plaque sur les pages ses souvenirs, elle ne veut pas les oublier, mais aussi une sorte de réparation à l'intention de ce père qu'elle aimait malgré ce gouffre socio-culturel qui les séparaient, cet amour séparé . Voilà ce que cherche à accomplir Annie Ernaux dans son livre La Place. Un prélude à la suite du roman, véritable incipit originel qui de ce fait ne peut que nous pousser à lire chacun de ces mots qui, tel l'ambroisie, permettent de garder cette mémoire, ce souvenir éternellement vivant. [...]
[...] Et c'est là que notre extrait commence, c'est là qu'elle nous livrera les secrets de ce récit autobiographique, elle va nous exprimer ses motivations, ces peurs et ces doutes qui taraudent l'écrivain, c'est donc là véritablement qu'elle va signer avec nous, en notre présence, le Pacte autobiographique . Un moment donc cruciale, pour comprendre la portée de l'œuvre et son but véritable. S'en suit, une fois le pacte signé, le début du récit. À la façon d'un Émile Zola ou d'un Alphonse Daudet, elle remonte alors l'arbre généalogique de la famille de son père, parvenant jusqu'au grand-père, ce vielle homme rieur à la barbe blanche aperçu un mois avant sa mort à l'hospice, et elle essaie alors de comprendre l'homme que fut son père. [...]
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