Vers le début du Ve siècle, la littérature atteint son point culminant en Grèce continentale, et particulièrement à Athènes qui bénéficie, entre autres éléments, de la réputation que lui confère sa victoire dans les guerres médiques. Cependant, c'est en dehors de l'Attique, mais non sans rapport avec elle, que naît et se développe la lyrique chorale, dont Pindare et Bacchylide sont les plus illustres représentants.
On ne sait que très peu de choses sur Pindare : il serait né en 518 à Cynocéphales, près de Thèbes dans une famille aristocratique. Très tôt il développe un talent pour la poésie et compose sa première ode à l'âge de 20 ans (Xe Pythique). Il acquiert rapidement une grande renommée dans toute la Grèce grâce à ses épinicies dont il nous reste quatre livres. Il s'agissait de chants de victoire composés en l'honneur des vainqueurs des quatre Jeux panhelléniques, chantés ensuite par des chœurs de danseurs sur le passage du vainqueur. Il meurt en 438. Outre ces odes, il nous a laissé des hymnes, des péans, des chants de procession, des chants pour chœurs de vierges (parthénies), des chants de louange… C'est Aristophane qui regroupe les Odes en quatre livres, suivant les Jeux concernés : les Olympiques, les Pythiques, les Néméennes et les Isthmiques.
Célébrés tous les deux ans, en juillet, les mêmes années que les jeux Isthmiques, les jeux antiques de Némée, en Argolide, consistaient en des concours athlétiques et musicaux en l'honneur de Zeus. On en rattachait l'institution à des événements illustrant le destin de figures légendaires, telles que Héraclès, victorieux du lion Némée. C'est au début du ~ VIe siècle, officiellement en ~ 573, que les jeux Néméens furent ouverts à l'ensemble des Grecs ; devenant l'une des grandes fêtes panhelléniques, ils donnaient lieu, comme les fêtes d'Olympie et de Delphes, et comme les jeux Isthmiques, à une trêve sacrée.
L'extrait présenté ici est la Ve Néméenne, célébrant la victoire de Pythéas d'Egine (petite île de la mer Egée), fils de Lampon, vainqueur au pancrace, composée en 489 ou 484, la date est incertaine… Le contexte est celui des guerres Médiques et de l'affirmation de la puissance et de l'hégémonie athénienne.
[...] Il meurt en 438. Outre ces odes, il nous a laissé des hymnes, des péans, des chants de procession, des chants pour chœurs de vierges (parthénies), des chants de louange C'est Aristophane qui regroupe les Odes en quatre livres, suivant les Jeux concernés : les Olympiques, les Pythiques, les Néméennes et les Isthmiques. Célébrés tous les deux ans, en juillet, les mêmes années que les jeux Isthmiques, les jeux antiques de Némée, en Argolide, consistaient en des concours athlétiques et musicaux en l'honneur de Zeus. [...]
[...] Il est l'instance suprême, celui qui sait accorder sa faveur aux mortels, qui est à l'écoute. Lorsque les Eacides prient, nous dit Pindare (v10-11), pour qu'Égine soit fertile en hommes vaillants et glorieux, c'est à Zeus Hellanios qu'ils s'adressent, c'est le protecteur de toute la race grecque. C'est encore Zeus qui accorde à Pelée, le héros chanté dans cette ode, le privilège du mariage avec une divinité (v33-34). C'est Zeus le père qui protège les lois de l'hospitalité (v32). Mais c'est aussi le premier inspirateur du poète, et son omniscience fait que rien ne lui échappe : il voit que le héros Pelée a résisté à la tentation et le récompense. [...]
[...] Ce passage (v13-15), Pindare n'y fait qu'une brève allusion, ne s'étendant guère sur la question. Il tait la raison de l'exil : pour lui seul ce qui est beau mérite d'être chanté (v16-17). Il est par ailleurs difficile de blâmer les héros et les dieux, qui sont supérieurs aux hommes : l'exacte vérité n'apporte pas toujours à être révélée, et parfois le silence est bien plus sage. Il m'est impossible de traiter de goinfre aucun des bienheureux déclare-t-il dans la première Olympique, à propos de Déméter affligée, dévorant sans s'en apercevoir un morceau du jeune Pélops servi par Tantale. [...]
[...] Il y a une fusion entre le présent de la victoire et le passé légendaire : la gloire du héros reprend vie avec la victoire de Pythéas. Et c'est Pindare qui se fait le porte-parole de cette mémoire. III - La mission sacrée du poète Inspiration et génie de Pindare Dans ses épinicies, Pindare ne célèbre pas tant la performance sportive que la valeur personnelle de l'athlète : sa victoire reflète le triomphe du Beau et du Bon sur la médiocrité. Pindare est conscient de son génie et de son art. [...]
[...] C'est une condamnation de l'adultère qui sort de la bouche de Pindare, et on voit ici la fonction moralisante de l'épinicie. Le héros craint donc son ancêtre, Zeus, mais il faut y voir une portée morale également : en restant chaste et en ne cédant pas la tentation, il est digne de louanges et d'être récompensé. Le héros est donc un modèle de vertu. Sa récompense est double : son acte est chanté par Apollon et les muses, signe que les dieux ont accordé leurs faveurs à ce héros et à sa droiture, par le chant, l'acte reste dans les mémoires. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture