Commentaire composé de Littérature niveau Lycée sur le poème Le pin des Landes issu du recueil España, écrit en 1840 par Théophile Gautier.
[...] Le lien intrinsèque entre poésie et souffrance s'exprime par une antithèse dans la dernière strophe : le poète sans souffrance, évoqué en un seul vers Lorsqu'il est sans blessure, il garde son trésor s'oppose au poète blessé, dont les dons occupent deux vers il faut qu'il ait au cœur une entaille profonde/ Pour épancher ses vers, divines larmes d'or La générosité du poète, dont les vers s'écoulent à la manière de la sève du pin, se lit dans l'enjambement du vers 15 sur le vers 16. La métaphore qui clôt le poème assimile les vers à des larmes d'or expression qui réunit souffrance et poésie en une entité indissociable. [...]
[...] Il faut qu'il ait au cœur une entaille profonde Pour épancher ses vers, divines larmes d'or ! Théophile Gautier (1811-1872), Espana Introduction : Théophile Gautier (1811-1872) est un fervent romantique lorsqu'il publie Espana (1840), recueil de poèmes dont est extrait Le pin des Landes composé de quatre quatrains d'alexandrins. Dans ce poème, dont les accents romantiques ne sont pas sans rappeler la Nuit de mai d'Alfred de Musset, il fait un parallèle entre le pin, meurtri par les exploitants qui veulent récolter sa résine, et le poète blessé, dont le cœur saigne. [...]
[...] II La souffrance et la poésie A Blessure et souffrance La comparaison du poète avec le pin des Landes a tout d'abord pour objectif de souligner la souffrance du poète. Nombreux sont les termes qui évoquent une blessure et tous sont mis en valeur à la rime : plaie au flanc large sillon entaille profonde Cette blessure est douloureuse et menace la vie, comme le montre le champ lexical de la mort qui envahit l'évocation du pin des landes bourreau assassine sang mourir Le pin, et à travers lui le poète, apparaissent donc comme les victimes de la violence des hommes : ainsi le second quatrain fait entendre des accents pathétiques et l'exclamation finale Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon ! [...]
[...] Ainsi, du cœur blessé du poète ne jaillir pas le sang, mais un trésor de l' or Le poète est donc prêt à un sacrifice, il porte une blessure qui le fait souffrir et qui pourrait le tuer car elle est la source de toute création poétique. Ce don de soi s'oppose à l'attitude du reste de l'humanité, qui est prête à dérober plutôt qu'à s'offrir. Conclusion : Ainsi le poète, grâce à une comparaison construit l'image du poète, dont la souffrance n'a d'égale que la générosité. [...]
[...] Le premier quatrain est purement descriptif et fait appel aux différents sens afin de construire l'image fidèle d'un paysage landais : à la vue blanc verte viennent s'adjoindre le sens du toucher poudré sèche et de l'ouïe (la mention de l'herbe sèche suggère en effet le craquement de l'herbe sous les pas). Le pin y est présenté comme l'élément central de ce paysage, comme le laissait présager le titre. Le terme pin est en effet mis en valeur à la césure, au vers 4 le pin avec sa plaie Au terme de premier quatrain, le lecteur s'attend donc à la peinture d'un paysage. [...]
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